Initiation de Juliette au couvent de Panthemont (Juliette, I, fig. 1)
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Analyse
Justine, à la fin de La Nouvelle Justine, a retrouvé sa sœur Juliette. Celle-ci commence à raconter l'histoire de sa vie dans le roman qui lui est dédié. Le point de vue change : externe jusqu'à maintenant, il devient celui de Juliette, qui décide de suivre la voie du vice. Elle est initiée au début de son récit par la Delbène, la supérieure du couvent de Panthemont dans lequel Juliette grandit. Dans ce couvent, la Delbène a pour habitude d'organiser des séances de libertinage avec des pensionnaires. C'est la première fois que Juliette participe à ces orgies.
Sade ne décrit pas explicitement, ou totalement, cette scène, que l'illustrateur a donc en partie extrapolée. Juliette semble être prise entre Volmar, qui a un clitoris phallique de « trois pouces » (Sade, Œuvres t. III, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », p. 198), et Flavie, allongée sur le canapé. Spectatrice de la scène qu'elle a composée, La Delbène est debout à gauche. A droite, le tableau vivant s'organise sur fond de tapisserie pastorale : ce décor de théâtre n'est pas spécifié dans le texte. Trois autres femmes sont également présentes sur la gravure : une à droite et une à gauche de Volmar, chacune lui donnant à toucher ses fesses, ainsi qu'une entre les cuisses de la Delbène. Sans doute sont-ce Sainte-Elme et Elisabeth, deux pensionnaires du couvent. Quant à la troisième, le texte n'y fait pas référence. Peut-être s'agit-il de ce que le texte appelle une vieille : celle de droite a en effet la tenue qui est réservée à ce statut dans les gravures sadiennes. Au fond se trouve une ouverture barrée par un rideau qui confine la scène, sur laquelle se superpose la Delbène, en tant que régente de l'orgie et du lieu.
1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. V », à droite « P. 40. »
Informations techniques
Notice #005796