Talestris en armes félicitée par Oroondate (?) (Cassandre, éd. 1644) - Chauveau
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Analyse
Si la gravure a été insérée à tort dans le vol. 6 au lieu du vol. 9, c’est probablement à cause du début de ce vol. 6, qui s’adapte bien à la scène représentée. On ne peut pas en dire autant du début de la 5e partie (t. 9), où il n’est nullement question d’une reine en armes.
Suite de de la troisième partie de Cassandre, livre quatriesme :
« Le combat que la Reyne Talestris & le jeune Demetrius auoient donné contre Leonatus & Cassander, n’auoit pas esté si leger, que du party de Roxane il ne fût demeuré quinze ou seize cens hommes [514] sur la place, & de celuy de nos Princes plus de mille, ils auoient toutefois eu le champ & l’auantage tout entier, & de ce glorieux commencement ils tiroient de tres heureux presages pour la suite de cette guerre ; aussi voulurent-ils en rendre graces aux Dieux de la Grece, & aux Diuinitez de la Perse : on vid en mesme temps fumer cent Autels, & tomber cent victimes, desquelles les entrailles furent obseruées, & ne donnerent aux Sacrificateurs aucun sujet d’apprehension. La belle Guerriere receut cent eloges de tout le camp, & des caresses tres-particulieres de ceux auec qui elle auoit plus de [515] familiarité ; ceux qui l’auoient veuë ce iour-là dans la meslée, en faisoient des rapports si auantageux, qu’on auoit de la peine à y donner creance ; & quand ils vouloient chercher des comparaisons pour l’exprimer, ils n’en pouuoient treuuer qu’auec la foudre & les éclairs. Oroondate l’embrassant toute armée qu’elle estoit. Pardonnez moy, luy dit-il, si ie ne puis haïr Oronte, puis que son infidelité nous a amené vn si puissant secours. Et ie ne puis, ajousta Lisimachus, me pleindre du sacrilege que ie fis en leuant l’espée contre vous, puisque de mon crime nous auons tiré des auantages qui ne se peuuent assez estimer. La belle Reyne repartit à ce discours de [516] tres bonne grace, & les Princes luy voulurent oster eux-mesmes le fardeau de ses armes, & visiter quelques petites blesseures, desquelles ils voyoient couler du sang, il s’en touua deux sur son corps ; mais elles estoient si legeres, qu’à peine la pût on disposer à tenir le lict pour deux ou trois iours. Par le recit qu’elle fit au Prince Oroondate de la vaillance de l’inconnû, elle luy donna vn ardent desir d’esprouuer ses forces, & de vanger les deux braues fils de Mazee, qu’à la consideration de leur pere, & à la leur propre, il auoit tousiours particulierement estimez. »
2. Ce roman héroïco-galant précède Le Grand Cyrus et la Clélie de Madeleine de Scudéry. La Calprenède puise dans Plutarque et dans Quinte-Curce pour raconter les amours malheureuses d’Alexandre le Grand et de son épouse Statira, fille de Darius, ici nommée Cassandre. Cassandre aime Oroondate et en est aimée, mais elle sait rester fidèle à son époux, figuré comme un gentilhomme délicat, courtois et galant fréquentant les salons des Précieuses.
L’édition, de 10 tomes in-8°, comporterait cinq frontispices gravés par Chauveau.
On ne trouve à la Bnf que 4 frontispices, pour la 1ère, 3e, 4e et 5e partie.
Cette gravure, qui sert de frontispice à la 5e et dernière partie du roman (vol. 9), se trouve à la Bnf dans les exemplaires suivants : Y2-6347 (vol. 6, suite de la 3e partie) et Y2-6360.
Informations techniques
Notice #006784