Lovelace enlève Clarisse (Clarisse, Nourse 1751, fig10) - Eisen
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Analyse
Lovelace entraîne Clarisse hors du domaine familial vers la voiture qu’il a préparée pour l’emmener. Clarisse le suit, effrayée par les cris proférés par Leman : complice de Lovelace, il fait croire que la famille Harlove arrive et feint de poursuivre le couple. Lovelace a sorti son épée pour s’opposer aux ennemis ; Clarisse se retourne vers la porte (CH1985, pp. 379-380; CH1999I, pp. 540-541, p. 570).
Eisen manifeste ici de façon spectaculaire son embarras à ordonner un espace scénique dont la structure classique est en quelque sorte déconstruite : il ne peut pas opposer les deux côtés d’un mur derrière lequel, réellement, il n’y a rien (en fait personne ne poursuit Clarisse, il s’agit d’un piège, d’un coup monté) ; pourtant le mur structure fondamentalement le dispositif scénique, même dans cette scène où il n’oppose pas réellement un dehors et un dedans. S’appuyant plus ou moins sur un détail du texte, « l’angle d’un mur [qui] m’empêchoit de voir » évoqué par Clarisse, Eisen imagine donc de partager la scène entre les cris du faux domestique à gauche et le carrosse qui attend les fugitifs à droite, faisant de l’espace intérieur du parc des Harlove un espace impossible, pris entre deux murs quasiment contigus.
1. Au-dessus de la gravure à gauche « Tom. III. Part. Iere. Pag. 29 », à droite « X ».
Signé sous la gravure à gauche « C. Eisen inv[enit] », à droite « Beauvais F[ecit] ».
3. Autres exemplaires : BM Montpellier, Rés. 35894 (1-12) B.n.F. Impr. 62760-62771 (MFiche Y2 62760) B.n.F. Ars 8 BL 29896
Informations techniques
Notice #000719