Stratagème d’une femme contre un mari borgne (Heptaméron N6, Amsterdam, 1698)
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Analyse
« Un vieil borgne, valet de chambre du duc d’Alençon, averty que sa femme s’estoit amourachée d’un jeune homme, desirant en sçavoir la verité, findit s’en aller pour quelques jours aux champs, dont il retourna si soudain que sa femme, sur laquelle il faisoit le guet, s’en apperceut, qui, la cuydant tromper, le trompa luy mesme. » (LP, p. 133.)
Pendant que le mari cogne à la porte, la femme fait rhabiller son amant. Elle ouvre finalement au mari et sous couvert de s’enquérir de son œil malade, lui cache la sortie du galant.
« Et en l’embrassant et le baisant, le print par la teste, et luy bouchoit d’une main son bon œil, et luy demandant : “Voiez vous poinct myeulx que vous n’avez accoustumé ?” En ce temps, pendant qu’il ne veoyt goutte, feit sortir son amy dehors, dont le mary se doubta incontinant, et luy dist : “Par dieu, ma femme, je ne feray jamais le guet sur vous : car en vous cuydant tromper, je receu la plus fine tromperie qui fut oncques inventée. » (LP, p. 135.)
2. 1ère journée, 6e nouvelle.
3. Comparer avec « Le Borgne aveugle », la 16e des Cent nouvelles nouvelles.
Informations techniques
Notice #007596