Un Italien surpris blutant au lieu de sa servante (Heptam. N69, Amsterdam, 1698)
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Analyse
« Une damoyselle fut si saige, qu’ayant trouvé son mary blutant en l’habit de sa chambriere, qu’il attendoit soubz espoir d’en obtenir ce qu’il en prouchassoit, ne s’en feit que rire et passa joyeusement son temps de sa folye. »
Le passage illustré :
« Alors, elle le pria de mectre son sarot en sa teste et de beluter en son absence, afin que sa maistresse ouyt tousjours le son de son beluteau. Ce qu’il feit fort joieusement, aiant esperance d’avoir ce qu’il demandoit. La chambreriere, qui n’estoit poinct melencolicque, s’en courut à sa maistresse, lui disant : “Venez veoir vostre bon mary, que j’ay aprins à beluter pour me deffaire de luy.” La femme feit bonne dilligence pour trouver ceste nouvelle chamberiere. En voiant son mary le sarot en la teste et le belluteau entre ses mains, se print si fort à rire, en frappant des mains, que à peine luy peut-elle dire : “Goujate, combien veulx-tu par moys de ton labeur ?” Le mary, oiant ceste voix et congnoissant qu’il estoit trompé ; gecta par terre ce qu’il portoit et tenoit, pour courir sus à la chamberiere, l’appelant mille fois meschante, et si sa femme ne se fut mise au devant, il l’eut payée de son quartier. »
2. 7e journée, 69e nouvelle.
3. Réécriture de la 17e des Cent nouvelles nouvelles, « Le Conseiller au bluteau ».
Informations techniques
Notice #007698