La Mélancolie - Dürer
Analyse
Cette « Melencolia » décrit la méditation créatrice de l’artiste, et peut à ce titre être comprise comme un autoportrait symbolique. Elle est chargée de symboles alchimiques. Les motifs saturniens sont empruntés au traité de Heinrich Agrippa von Nettesham, médecin mystique allemand, publié en 1510 sous le titre De occulta philosophia.
La date de la gravure, 1514, est incorporée en haut à droite dans la ligne inférieure du carré magique, qui propose des combinaisons de nombres dont la somme (lignes, colonnes, diagonales, les quatre coins, les quatre cases du centre) est toujours 34, nombre auquel on attribue différentes significations ésotériques. Par exemple, le produit de 3, symbole de la vie finie, et de 4, symbole du royaume infini de l’esprit, est 12, le numéro de la carte du pendu au tarot. Autre posibilité : Dürer a 43 ans quand il exécute cette gravure…
Dans sa composition, Dürer dispose les instruments qui permettent de mesurer, de tracer, de polir des surfaces mais aussi de créer ce que se représente la faculté imaginative (Compas dans la main de l’ange, rabot et scie à se spieds). Cette mise en relation de la mélancolie et de la géométrie renvoie à Saturne, planète qui les gouverne toutes deux.
2. Collection George Khuner, legs de Marianne Khuner, 1984.
Informations techniques
Notice #008028