Didon reçoit les Troyens devant le temple de Junon (Énéide, Strasbourg, 1502) - J. Grüninger > S. Brant
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Analyse
En haut à gauche Énée et ses hommes qui ont débarqué sur les côtes libyennes et se croient les seuls rescapés de la tempête s'avancent vers le temple de Junon tout neuf, à droite, sur la façade duquel ils ont contemplé, à la gravure précédente, les bas reliefs représentant la guerre de Troie. Ils sont surpris cependant par l'arrivée de Didon et de sa cour et, devant la reine, par les Troyens rescapés d'un autre vaisseau, représenté en bas à gauche.
La gravure s'organise autour de trois modules : en haut à gauche, Énée et ses hommes sont les spectateurs de l'événement. En bas à gauche, les Troyens de l'autre bateau accostent. C'est cet abordage qu'Énée et ses hommes semblent observer. A droite, c'est l'audience de Didon : chez Virgile, c'est de cette audience qu'Énée et Achate, enveloppés dans un nuage d'invisibilité que leur a procuré Vénus, sont les spectateurs.
Entre ces trois modules, l'articulation est soit visuelle, soit narrative : soit l'on considère que le premier module regarde les deux autres (M1 → M2 et M1 → M3), soit l'on considère que la gravure établit un trajet narratif (M1 → M2 → M3).
2. Folio CXLV verso. Texte sous la gravure :
Haec dum Dardanio Aeneae miranda videntur
dum stupet obtutuque haeret defixus in uno,
regina ad templum, forma pulcherrima Dido,
incessit magna juvenum stipante caterva. (I, 494-497)
[Alors que ces merveilles s’offrent au regard du Dardanien Énée,
qu’il reste stupéfait et se tient figé dans cette seule contemplation,
la reine vers le temple, Didon éclatante de beauté,
s’est avancée avec une grande escorte de jeunes gens.]
Informations techniques
Notice #008147