Marine avec naufrage - Loutherbourg
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Analyse
« Le Salon tirait à sa fin, [Loutherbourg] avait recueilli une assez bonne provision d’éloges, lorsqu’on vit paraître sur le chevalet une dernière composition, ou qui n’était pas encore achevée lorsque l’exposition s’ouvrit, ou qu’il avait mise en réserve par politique, afin de nous rassembler tous autour de lui lorsque nous serions las de regarder les autres. C’était une Tempête ; ah ! mon ami, quelle tempête ! Rien de plus beau que des rochers placés à la gauche entre lesquels les flots allaient se briser en écumant ; au milieu de ces eaux agitées on voyait les deux pieds d’un malheureux qui se noyait attaché aux débris du vaisseau, et l’on frémissait ; ailleurs le cadavre flottant d’une femme enveloppée dans sa draperie, et l’on frémissait ; dans un autre endroit un homme qui luttait contre les vagues qui l’emportaient contre les rochers, et l’on frémissait ; sur ces rochers des spectateurs peignant bien la terreur, surtout le groupe ménagé sur la pointe du rocher le plus avancé dans la mer. Je ne vous dirai pas que ces figures fussent aussi vigoureuses, aussi correctes, aussi grandes que celles de Vernet, mais elles étaient belles. Pour le ciel, ma foi, c’était à s’y tromper pour la verve et la légèreté. Ce Loutherbourg est le meilleur que j’ai vu ; c’est je crois, vous en dire assez de bien. Ah ! si jamais cet artiste voyage et qu’il se détermine à voir la nature ! ... (Diderot, Salon de 1769, Ver IV 860)
1. Signé et daté en bas au centre « P. J. de Loutherbourg »
2. Hors du livret du Salon de 1769, où il a été exposé.
Acquis par le musée en 1977.
3. Comparer avec le tableau de Sydney, quasiment identique.
Informations techniques
Notice #008206