Aller au contenu principal
×
Recherche infructueuse

Paysage avec Roger sauvant Angélique - Cornelis Cort > Titien

Date :
1565
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Dimensions (HxL cm) :
30,5x45 cm
Sujet de l'image :
RP-P-BI-6382
Œuvre signée
Œuvre datée

Analyse

A gauche au premier plan, Angélique nue est étendue sous un arbre, dans la posture de la belle endormie (Vénus, Antiope…). Derrière elle est un vase antique diffuse de l’encens. A ses pieds se tapit un dragon menaçant. A droite, toujours au premier plan, un crâne atteste de ce que le monstre fait de ses victimes. En haut au centre, Roger, chevauchant un hippogriffe, apparaît dans une nuée, volant au secours de la dame, qui pourtant ne semble guère effrayée.
A l’arrière-plan, le paysage est divisé verticalement par un fleuve. A gauche, derrière une forteresse et des constructions d’allure moderne, un incendie semble s’être déclaré. A droite, on distingue les ruines d’un bâtiment antique dont une des niches contient encore une statue. Un pont à cinq arches relie les deux berges.
 Le sujet serait tiré du Roland furieux de l’Arioste (1532). Au chant X, la princesse Angélique enlevée par les Ébudiens est exposée à être dévorée par une orque, jusqu’à ce que le chevalier Roger vienne à son secours en chevauchant un hippogriffe. Mais chez l’Arioste, l’orque est un monstre marin, et Angélique, exposée sur un rocher marin, a les pieds dans l’eau.
On a parfois cru que cette gravure représentait Persée sauvant Andromède. Mais l’animal volant n’est pas le Pégase de Persée ; c’est bien un hippogriffe à tête d’aigle.
Il semble que Titien ne s’inspire que très librement de l’Arioste, et donne une signification allégorique à cette composition, dont le sens nous échappe aujourd’hui.
(Cette notice s’inspire de celle d’Eve Bouyer, http://www.wittert.ulg.ac.be/fr/flori/opera/cort/cort_oeuvre.html.)

Annotations :

1. Le « cum privilegio » signifie que Titien avait reçu la permission officielle des autorités vénitiennes de vendre cette gravure. Par lui, il était juridiquement protégé contre les copies pirates.
2. Cornelis Cort, 3e partie, p. 85, n° cat. 192.
Il s’agit d’une des premières gravures que Cort exécuta pour Titien, ce qui explique probablement l’absence de son nom, qui a été ajouté à cette gravure dès le second état.

3. Cette gravure est une reproduction en miroir d’un dessin de Titien que l’on peut voir au musée Bonnat, à Bayonne, et dont il existe une copie au Louvre.
Autre exemplaire au cabinet des estampes de Liège, Legs Wittert, inv. n° 1688/

Sources textuelles :
Roland furieux, chant 10 (Biren trahit Olympe, Roger et l’orque)

Informations techniques

Notice #008242

Image HD

Identifiant historique :
A7561
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Collections en ligne du Rijksmuseum, Amsterdam (https://www.rijksmuseum.nl)