Les Mille et une nuits. Histoire d'Aboulhassan Ali Ebn Becar (Dessins pour le Cabinet des Fées) - Marillier
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Analyse
Représentez-vous la joie qu’eut le prince, lorsque le joaillier lui dit qu’il le venoit prendre pour le conduire à la maison qu’il avoit préparée pour le recevoir lui et Schemselnihar. Cette nouvelle lui fit oublier ses chagrins et ses souffrances. Il prit un habit manifique, et sortit sans suite avec le joaillier, qui le fit passer par plusieurs rues détournées, afin que personne ne les observât, et l’introduisit enfin dans la maison, où ils commencèrent à s’entretenir jusqu’à l’arrivée de Schemselnihar.
Ils n’attendirent pas long-temps cette amante trop passionnée. Elle arriva après la prière du soleil couché avec sa confidente et deux autres esclaves. De pouvoir vous exprimer l’excès de joie dont les deux amans furent saisis à la vue l’un de l’autre, c’est une chose qui ne m’est pas possible ! Ils s’assirent sur le sofa, et se regardèrent quelque temps sans pouvoir parler, tant ils étoient hors d’eux-mêmes. Mais quand l’usage de la parole leur fut revenu, ils se dédommagèrent bien de ce silence. Ils se dirent des choses si tendres, que le joaillier, la confidente et les deux esclaves en pleurèrent. Le joaillier néanmoins essuya ses larmes pour songer à la collation, qu’il apporta lui-même. Les amans burent et mangèrent peu ; après quoi s’étant tous deux remis sur le sofa, Schemselnihar demanda au joaillier, s’il n’avoit pas un luth ou quelqu’autre instrument. Le joaillier qui avoit eu soin de pourvoir à tout ce qui pouvoit lui faire plaisir, lui apporta un luth. Elle mit quelques momens à l’accorder, et ensuite elle chanta… (GF II 119)
1. Au-dessus du dessin à gauche « les mille et une nuit », à droite « tom. 3ème 7e est. »
Légende dans le cartouche : « elle mit quelques momens à l’accorder, et | ensuitte elle chanta. »
2. 1ère illustration du volume 9.
Informations techniques
Notice #008521