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Recherche infructueuse

Le gland et la citrouille (Fables de La Fontaine, 1679, 4eP) - Chauveau

Date :
1679
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
B241
Œuvre signée

Analyse

Dieu fait bien ce qu’il fait.

Sans en chercher la preuve
En tout cet Univers, et l’aller parcourant,
          Dans les Citrouilles je la treuve.
          Un villageois, considérant
Combien ce fruit est gros, et sa tige menue
A quoi songeait, dit-il, l’Auteur de tout cela ?
Il a bien mal placé cette Citrouille-là :
          Hé parbleu, je l’aurais pendue
          A l’un des chênes que voilà.
          C’eût été justement l’affaire ;
          Tel fruit, tel arbre, pour bien faire.
C’est dommage, Garo, que tu n’es point entré
Au conseil de celui que prêche ton Curé ;
Tout en eût été mieux ; car pourquoi par exemple
 Le Gland, qui n’est pas gros comme mon petit doigt, 
          Ne pend-il pas en cet endroit ?
          Dieu s’est mépris ; plus je contemple
Ces fruits ainsi placés, plus il semble à Garo
           Que l’on a fait un quiproquo.
Cette réflexion embarrassant notre homme :
On ne dort point, dit-il, quand on a tant d’esprit.
Sous un chêne aussitôt il va prendre son somme.
Un gland tombe ; le nez du dormeur en pâtit.
II s’éveille ; et portant la main sur son visage,
Il trouve encor le Gland pris au poil du menton.
Son nez meurtri le force à changer de langage ;
Oh, oh, dit-il, je saigne ! et que serait-ce donc
S’il fût tombé de l’arbre une masse plus lourde, 
          Et que ce gland eût été gourde ?
Dieu ne l'a pas voulu : sans doute il a raison ;
          J’en vois bien à présent la cause.
          En louant Dieu de toute chose,
          Garo retourne à la maison.

Annotations :

1. Signé en bas à droite « F. C. ».
2. 4e partie, Livre III, Fable 4.

Sources textuelles :
La Fontaine, Fables (1668-1692)

Informations techniques

Notice #008888

Image HD

Identifiant historique :
A8207
Traitement de l'image :
Photo numérique