Acis et Galatée - Poussin
Analyse
Le cyclope Polyphème est amoureux de la néréide Galatée, qui aime le berger Acis. Pendant qu’il joue un air de mélancolie à la flûte de Pan, Acis et Galatée s’ébattent à l’abri de ses regards. La fin sera tragique. Voir Ovide, Métamorphoses, XIII, 738sq, repris par Marino.
Tristan l’Hermite consacrera un poème à « Polyphème en furie » dans La Lyre (1641) :
Je vous vois, couple infâme, enivré de plaisir,
Quand vos secrets complots m’ont enivré de rage.
Est-ce ainsi qu’on trahit mon amoureux désir,
Et que l’on ose encore irriter mon courage ?
Je vous vois, ménagez votre peu de loisir,
Vous ne me ferez plus que ce dernier outrage :
Ce morceau de rocher que je vais vous choisir
Vous presse de bientĂ´t achever votre ouvrage.
Maintenant je vous tiens, rien ne peut détourner
Le juste châtiment que je vais vous donner,
Il faut que de ce coup je vous réduise en poudre.
Ainsi dit le Cyclope Ă deux amants transis.
Sa voix fut un tonnerre, et la pierre une foudre,
Qui meurtrit Galatée, et fit mourir Acys.
(éd. J. P. Chauveau, TLF, Droz, 1977, p. 99)
2. Legs de Sir Hugh Lane, 1918
3. Il semble que Poussin se soit inspiré d’une peinture de Sisto Badalocchio, que nous connaissons par la gravure de G. G. Frezza, notamment pour le Triton enlevant la Néréide à droite. Déjà la gravure de Bernard Salomon installait cette répartition de l’espace pour la scène.
Informations techniques
Notice #000978