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Recherche infructueuse

Fin d'Antiochus Épiphane. Bible de Jérusalem, p. 781-782.

Vers ce temps-là, Antiochus était piteusement revenu des régions de la Perse.
En effet, une fois entré dans la ville qu'on appelle Persépolis, il s'était mis en devoir d'en piller le temple et d'opprimer la ville. Aussi la foule, se soulevant, recourut-elle aux armes, et il arriva qu'Antiochus, mis en fuite par les habitants du pays, dut opérer une retraite humiliante.
Comme il se trouvait vers Ecbatane, il apprit ce qui était arrivé à Nikanor et aux gens de Timothée.
Transporté de fureur, il pensait faire payer aux Juifs l'injure de ceux qui l'avaient mis en fuite et, pour ce motif, il ordonna au conducteur de pousser son char sans s'arrêter jusqu'au terme du voyage. Mais déjà il était accompagné par la sentence du Ciel. Il avait dit en effet, dans son orgueil : Arrivé à Jérusalem, je ferai de cette ville la fosse commune des Juifs.
Mais le Seigneur qui voit tout, le Dieu d'Israël, le frappa d'une plaie incurable et invincible. A peine avait-il achevé sa phrase qu'une douleur d'entrailles sans remède le saisit et que des souffrances aiguès le torturaient au-dedans,
ce qui était pleine justice, puisqu'il avait infligé aux entrailles des autres des tourments nombreux et étranges.
Il ne rabattait pourtant rien de son arrogance; toujours rempli d'orgueil, il exhalait contre les Juifs le feu de sa colère et commandait d'accélérer la marche, quand il tomba soudain du char qui roulait avec fracas, le corps entraîné dans une chute malheureuse, et tous les membres tordus.
Lui qui tout à l'heure croyait, dans sa jactance surhumaine, commander aux flots de la mer, lui qui s'imaginait peser dans la balance la hauteur des montagnes, se voyait gisant à terre, puis transporté dans une litière, faisant éclater aux yeux de tous la puissance de Dieu,
à telle enseigne que les yeux de l'impie fourmillaient de vers et que, lui vivant, ses chairs se détachaient par lambeaux avec d'atroces douleurs, enfin que la puanteur de cette pourriture soulevait le cœur de toute l'armée.
Celui qui naguère semblait toucher aux astres du ciel, personne maintenant ne pouvait l'escorter à cause de l'incommodité intolérable de cette odeur.
Là donc, il commença, tout brisé, à dépouiller cet excès d'orgueil et à prendre conscience des réalités sous le fouet divin, torturé par des crises douloureuses.
Comme lui-même ne pouvait supporter son infection, il avoua "Il est juste de se soumettre à Dieu, et, simple mortel, de ne pas penser à s'égaler à la divinité.
Mais les prières de cet être abject allaient vers un Maître qui ne devait plus avoir pitié de lui
il promettait de déclarer libre la ville sainte que naguère il gagnait en toute hâte pour la raser et la transformer en fosse commune,
de faire de tous les Juifs les égaux des Athéniens, eux qu'il jugeait indignes de la sépulture et bons à servir de pâture aux oiseaux de proie ou à être jetés aux bêtes avec leurs enfants,
d'orner des plus belles offrandes le saint Temple qu'il avait jadis dépouillé, de lui rendre au double tous les vases sacrés et de subvenir de ses propres revenus aux frais des sacrifices,
et finalement de devenir lui-même Juif et de parcourir tous les lieux habités pour y proclamer la toute-puissance de Dieu.

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