Première plainte du prophète et premier oracle.
Bible de Jérusalem, p. 1627-8.
L'oracle que reçut en vision Habaquq le prophète.
Jusques à quand, Yahvé, appellerai-je au secours sans que tu écoutes, crierai-je vers toi : A la violence ! sans que tu sauves ?
Pourquoi me fais-tu voir l'iniquité et regardes-tu l'oppression ? Je ne vois que rapine et violence, c'est la dispute, et la discorde sévit !
Aussi la loi se meurt, plus jamais le droit ne paraît ! Oui, l'impie traque le juste, aussi ne paraît plus qu'un droit fléchi!
Regardez parmi les peuples, voyez, soyez stupides et stupéfaits ! Car j'accomplis de vos jours une œuvre que vous ne croiriez pas si on la racontait.
Oui! voici que je suscite les Chaldéens, ce peuple farouche et fougueux, celui qui parcourt de vastes étendues de pays pour s'emparer des demeures d'autrui.
Il est terrible et redoutable, sa force fait son droit, sa grandeur !
Ses chevaux sont plus rapides que panthères, plus mordants que loups du soir ; ses cavaliers bondissent, ses cavaliers arrivent de loin, ils volent comme l'aigle qui fond pour dévorer.
Tous arrivent pour le pillage, la face ardente comme un vent d'est; ils ramassent les captifs comme du sable!
Ce peuple se moque des rois, il tourne les princes en dérision. Il se rit de toutes forteresses : il entasse de la terre et les prend!
Puis le vent a tourné et s'en est allé... Criminel qui fait de sa force son Dieu! les exactions de l'oppresseur.