La calêche renversée (Le diable amoureux, 1772) - Moreau > Marillier
Notice précédente Notice n°6 sur 6
Analyse
« La calêche fait un mouvement extraordinaire ; il m’enleve du siége, & je me vois au point d’être forcé d’en sortir. Je leve les yeux au Ciel : un nuage noir s’élevoit en l’air, le sommet représentoit une énorme tête de chameau. Le vent qui emportoit cette vision, avec toute la violence d’un ouragan, l’eût bientôt dissipée. En portant mes regards autour de moi, je vis que les mulets étoient évanouis, & que ma calêche panchée vers la terre portoit sur ses brancarts.
Je me trouvai seul dans une petite plaine aride, écartée des chemins ordinaires. Mon premier mouvement fut de me prosterner pour rendre graces de ma délivrance.
J’apperçois un hameau ; j’y vais : j’y trouve des secours pour me faire conduire où je devois aller ; mais sans demander de nouvelles, sans me faire connoître. J’étois absorbé dans ma douleur, & accablé de remords qui ne s’étoient jamais fait sentir aussi vivement. » (Pp. 137-9)
2. Face p. 138.
Informations techniques
Notice #012508