Idaios sauvé de Diomède par Héphaïstos (Palais Ducal, Salle de Troie) - G. Romano

Phégée et Idaios étaient les deux fils de Darès le Phrygien. Tous deux montés sur le même char, ils s'attaquent à Diomède, qui s'avance à pied entre leurs deux chevaux, la javelot brandi. Diomède (en beige) a déjà mortellement blessé Phégée (en vert) : les yeux clos, il s'affaisse à l'arrière du char. Idaios (en jaune) tente de contre-attaquer. Mais qui vaincrait Diomède furieux ?
Héphaïstos alors intervient et jette une nuée sur Idaios.

« Il y  avait chez les troyens un prêtre d'Héphæstos,
Le noble et opulent Darès. Il possédait deux fils,
Phéfée et Idaios, versés dans l'art de la bataille.
Quittant le rang, ils se portèrent contre Diomède
Avec leur char, tandis que l'autre s'élançait à pied.
Lorsqu'ils furent tout près, courant les uns contre les autres,
Phégée en premier lança sa longue javeline.
Mais la pointe, filant par dessus son épaule gauche,
Manqua son but. Alors le Tydéide, bronze au poing,
Fondit sur lui, et un trait sûr s'échappa de sa main.
Il atteignit Phégée en plein ur et le culbuta.
Idaios, laissant là son magnifique char, s'enfuit
Et n'osa pas défendre la cadavre de son frère,
Car il n'eût as lui-même échappé à la sombre mort,
Si Héphæstos ne l'eût sauvé en le cachant au jour,
Pour épargner un deuil complet au vieillard.
Le fils de Tydée au grand cœur délia l'attelage
Et chargea ses ais de l'emmener aux creuses nefs. » (Iliade, V, 9-26)

La représentation de cet épisode peu connu est peut être un discret hommage de Bernardino Lampridio, concepteur du programme iconographique, à l'Histoire de la destruction de Troie dont Darès le Phrygien, selon Élien, aurait été l'auteur. Une prétendue traduction latine de ce récit, attribuée à Cornelius Nepos, plus tardive en réalité, eut un certain succès au Moyen Âge.