Emma écorchée et brûlée (Juliette, V, fig. 41)
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Analyse
Histoire de Brisa-Testa (p. 916). Voyage dans les cours du Nord (p. 927) et en Suède (p. 941). Le narrateur participe au coup d’état qui porte Gustave sur le trône de Suède. Mais celui-ci, qui est vertueux, l’exile. Avant de partir, il fait croire aux conjurés qu’il a été trahi par sa propre femme, Emma, et ordonne son supplice.
« Je vole chez Steno : “Ma femme vous a trahi, lui dis-je, c’est un monstre ; je viens de tout savoir, elle a reçu de l’argent pour cette horreur ; elle m’a valu l’ordre de quitter la Suède ; j’obéirai sans doute, mais je veux la perdre avant de partir : tout est calme, rien ne nous empêcher de nous réunir ce soir, faisons-l, je vous en conjure, et punissons cette scélérate” : Steno consent. Je conduis Emma à la société, sans qu’elle se doute du projet qui la rassemble ; tous les hommes, toutes les femmes en fureur contre celle que j’accuse, la condamnent, d’un commun accord, aux plus effrayants supplices. Emma, confondue d’une telle accusation, veut récriminer contre moi ; on la fait taire, et la malheureuse, confiée à mes soins, pendant que des scènes lubriques s’arrangent autour de l’échafaud dressé pour son supplice, est écorchée vive, puis brûlée à petit feu sur toutes les parties que je dépouillais en détail : on me suçait pendant ce temps-là, et mes quatre amis, foutant chacun un bardache, étaient fouettés par leurs épouses, que gamahuchaient de jeunes filles : je n’avais de mes jours déchargé plus délicieusement. L’opération faite, on se mêla ; ce fut alors qu’Amélie, l’épouse de Volf, s’approcha de moi : “J’aime ta fermeté, me dit-elle, je m’apercevais depuis longtemps que cette femme n’était pas faite pour toi, je te conviens mieux, Borchamps ; mais je vais t’étonner : jure-moi qu’un jour aussi, je serai ta victime. »
1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. IX. », à droite « P. 136. »
Informations techniques
Notice #013665