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Recherche infructueuse

Brisa-Testa marié par Bréval & par son père Borchamps (Juliette, V, fig. 40)

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Date :
Entre 1797 et 1801
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
Enfer 2507 (9)

Analyse

Juliette se trouve chez Brisa-Testa, le frère et mari de son ancienne institutrice Clairwil. Pendant son séjour, il raconte son histoire.

Son père Borchamps l’a initié au libertinage en organisant des orgies avec son ami Bréval. Lors de l'une d’elles, plusieurs personnages étaient présents : Borchamps, sa femme, leurs enfants, Brisa-Testa et Gabrielle ; Bréval, sa femme, leurs enfants Auguste et Laurence ; et la gouvernante Pamphile, chargée en temps normal de la surveillance des quatre enfants. Lors de cette orgie, les deux libertins veulent « cueillir [l]es prémices » de leurs enfants (Sade, Œuvres III, Pléiade, p. 919).

Bréval est pour cela positionné sur la droite, debout, prenant pour la première fois son fils, tout en baisant les fesses de sa femme. Le texte précise qu'il touche également les fesses de sa fille. La gravure semble ensuite ajouter un personnage : un dixième est présent, ce qui laisse à penser que Bréval touche les fesses de deux individus. La gravure délaisse la correspondance absolue avec le texte pour mettre en avant la symétrie des deux groupes. En effet, le groupe sur la gauche reproduit la figure de Bréval avec la gouvernante Pamphile. Cependant, l'illustration privilégie à nouveau la symétrie plutôt que la lettre du texte : dans le texte, Borchamps, ici debout à droite, prend Gabrielle, lèche les fesses de Brisa-Testa et touche les fesses de sa femme et de Pamphile ; sur l'image, le personnage qui donne à lécher ses fesses est une femme, en miroir de celle du premier groupe.

La pièce est sans fenêtres et la porte close est réduite à un simple lambris sur le mur.

Toujours est-il que deux pyramides sont formées. Celles-ci assurent la jouissance des groupes dans leur ensemble plutôt que celle d'un seul sujet. De plus, les deux tableaux présentés peuvent rappeler le dispositif des polyptyques sacrés et rendre la gravure blasphématoire. Enfin, une porte fermée confine les pratiques des personnages dans un espace secret et invisible.

La gravure, qui illustre un événement passé, permet de montrer comment Brisa-Testa et Gabrielle, devenue Clairwil, ont pu être initiés au libertinage dès leur plus jeune âge. Dans la suite du récit, ils se marient, ce qui consolide leurs liens jusqu’au temps présent de la fiction.

Annotations :

1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. IX. », à droite « P. 37. »

Sources textuelles :
Sade, Donatien Alphonse François, marquis de (1740-1814)

Informations techniques

Notice #014580

Image HD

Identifiant historique :
B3899
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)