Un père & sa fille victimes de St-Fond & de Noirceuil ? (Juliette, III, fig. 25)
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Analyse
C'est la seule gravure de La Nouvelle Justine et de Juliette qui n'illustre pas le texte à la lettre. Peut-être correspond-elle à un feuillet de Sade disparu ou à une page qui n'a pas été reprise dans la version imprimée. Le texte fait simplement mention d'un homme et de sa fille suppliciés par Juliette, le ministre Saint-Fond, et Noirceuil :
« … et la fille destinée à faire la félicité d’un honnête homme, après avoir été souillée par nos pollutions nocturnes, pendant trois jours de suite, devint le quatrième, victime avec son père, de la férocité de Saint-Fond et de Noirceuil, qui les firent expirer tous les deux, dans un supplice, d’autant plus barbare, qu’ils y vécurent douze heures dans les angoisses les plus effrayantes. » (Sade, Œuvres III, Pléiade, p. 614)
Pour un supplice aussi long, le texte ne dit rien de plus.
Sur l’image, en bas au centre, un homme est ligoté à un gros rondin de bois, pris à droite par un homme, lui-même pris par un autre homme. Sans doute s'agit-il de Saint-Fond et de Noirceuil qui torturent l'homme en question. Devant eux se trouvent deux femmes, dont Juliette, qui donnent à toucher leurs fesses et leur sexe. En face de l’une d’elles se trouve une glace qui lui permet de se regarder en tenant une fleur. Mais l’orgie à laquelle elle participe ne correspond pas à l’air amoureux qu’elle prend. Enfin, la fille suppliciée est pendue à l’envers par les pieds. Dans le monde libertin où les codes moraux sont renversés, elle n’a plus aucun repère. Impuissante, elle est forcée d’embrasser ses bourreaux.
La décoration du lieu reste sobre, avec un seul buste de satyre présent. La corde attachée au sexe de la statue identifie jouissance et strangulation.
1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. VII. », à droite « P. 119. »
Informations techniques
Notice #014569