Epitaphe de Sertullius & de Rancilia (Songe de Poliphile, 1546 F100) - J. Goujon
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Analyse
« Regarde passant le simulachre de moi Quintus Sertullius, & de ma chere espouse Caia Rancilia, que je pris estant pucelle : & apres lis ce que fait la liberté de Fortune. En la fleur de notre aage, lors que l’amour a plus de force, nous nous entr’aimames grandement. a la fin du consentement de mon pere, & de sa mere, tous deux fumes ssemblez par mariage. Mais (o la malheureuse avanture) la premiere nuyct que nous etions pour esteindre selon la loy les brandons d’importune volupté, & rendre noz vœux a la grand deesse Venus : helas, en cest instant, la maison nuptiale runa sur noz testes, & nous tua comme estions ambrassez. Ne pense pas pourtant que les sœurs fatales ayent en ce faict aucune chose de nouveau, car l’heure de nostre destinee n’estoit plus longue. Treschers parents ne plorez point nostre piteux trespas, afin que par vostre deuil ne le rendez plus miserable : mais vivez voz ans plus longs que les nostres. Et toy lecteur use les tiens en joye. »
Informations techniques
Notice #014973