L’homme et la puce (Fables de La Fontaine, 1678, 3eP) - atelier de Chauveau
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Analyse
Au premier plan, un homme assis sur son lit se gratte l’épaule et invoque, de son bras droit tendu en avant, les dieux pour les prier de le débarrasser de la puce qui le démange. Le lit, son rideau et l’angle du mur à gauche délimitent l’espace restreint de la scène, où a lieu l’action théâtrale, l’invocation des dieux. Sur le mur à gauche est suspendu un tableau représentant à gauche Jupiter brandissant son foudre, à droite Hercule assis appuyé sur sa massue. A gauche, derrière Jupiter, se tient un autre personnage. Il y a peut-être une quatrième figure, accroupie devant Jupiter.
Le tableau auquel l’homme adresse sa prière constitue l’écran de la représentation. Il ouvre vers un au-delà, à la manière d’une fenêtre (modèle albertien de l’intersecteur) ou d’une icône (modèle tabernaculaire de la translatio ad prototypum). Il n’y a donc pas à proprement parler d’espace vague dans cette image.
Texte de la fable :
Par des vœux importuns nous fatiguons les dieux :
Souvent pour des sujets même indignes des hommes.
Il semble que le Ciel sur tous tant que nous sommes
Soit obligé d’avoir incessamment les yeux,
Et que le plus petit de la race mortelle,
A chaque pas qu’il fait, à chaque bagatelle,
Doive intriguer l’Olympe et tous ses citoyens,
Comme s’il s’agissait des Grecs et des Troyens.
Un Sot par une Puce eut l’épaule mordue.
Dans les plis de ses draps elle alla se loger.
Hercule, ce dit-il, tu devais bien purger
La terre de cette Hydre au printemps revenue.
Que fais-tu, Jupiter, que du haut de la nue
Tu n’en perdes la race afin de me venger ?
Pour tuer une Puce il voulait obliger
Ces Dieux à lui prêter leur foudre et leur massue.
1. Gravure non signée.
2. Troisième partie, Livre II, Fable 5.
Informations techniques
Notice #001584