Célidée se défigure avec un diamant (L’Astrée, 1733, II, 11) - Guélard
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Analyse
« Bref faisons nous paroistre telle que nous desirons d’estre creuë. Ceste beauté est cause que Calydon manque à son devoir : Et que Thamyre mesme a moins de soin qu’il devroit avoir à sa propre conservation : rachetons-les et nous aussi, eux des fautes où ils sont tombez, et nous du desplaisir que nous en avons, et par la perte d’une chose de si peu de duree, que la beauté : Payons leur rançon et la nostre, afin qu’à l’advenir nous puissions vivre en liberté, et hors de ceste continuelle inquietude. A ces mots, ô Dieu, Madame, quelle estrange et genereuse action vous vay-je raconter : A ces mots dis-je Celidee met la pointe du diamant à son front, et d’une main genereuse se l’enfonça dans la peau, et quoy que la douleur fut extreme, si se le coupe-t’elle d’un costé à l’autre, et grinçant les dents du mal que la blesseure luy faisoit, elle en fait de mesme à ses jouës, et se faict de chasque costé trois ou quatre profondes cicatrices si longues et si enfoncees, que veritablement il ne luy restoit plus rien de la beauté qu’elle souloit avoir. »
1. Signé sous la gravure à droite « Guélard sculp. »
Informations techniques
Notice #016241