
L’oracle de Belenus (L’Astrée, 1733, III, 11) - Guélard
Série de l'image :
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Date :
1733
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
Lieu de conservation :
Y2-7043
Œuvre signée
Analyse
La sage Cléontine, prêtresse de belenus à Mont-Verdun, fait ouvrir la porte de l’oracle de Belenus, en respire les vapeurs et le vent, et en restitue ensuite les paroles.
« Le matin donc estant venu, et trouvant toutes choses prestes pour le sacrifice, Cleontine met sur sa teste un chappeau de fleurs, se ceint de verveine, prend un rameau de Guy en la main, fait allumer le feu, et apres que les taureaux blancs eurent esté sacrifiez, elle en jetta du sang dessus, et puis sur la Nymphe, et sur Damon, puis maschant du laurier, et jettant de la Sabine, du Guy et de la verveine dans le feu, elle courut à l’ouverture de Bellenus, où touchant la serrure avec la branche du Guy, les portes s’ouvrirent, faisant un grand esclat, et elle se panchant dans la caverne le plus qu’elle peust, tenant toutefois les pieds dehors, elle receust longuement à bouche ouverte le vent, qui avec certain murmure comme de voix mal articulee, venoit du profond de l’antre, et puis ne le pouvant plus supporter, et comme enceinte presque de ce grand entousiasme, s’en revint courant au lieu du sacrifice qui estoit dans un petit bocage à l’entree du temple, tenant encore en cela de leur ancienne coustume, de ne point sacrifier que soubs le Ciel mesme : où elle trouva encores la Nymphe et le Chevalier, qui à genoux attendoient la response de Bellenus, et lors, prenant l’un des coins de l’autel d’une main, et de l’autre tenant tousjours le rameau du Guy, les cheveux mal en ordre, et comme herissés, et les yeux égarez remuans incessamment dans la teste, et le visage de cent couleurs ; elle se leva sur le haut des pieds, paroissant beaucoup plus grande qu’elle ne souloit estre, et toute tremblante et l’estomach pantelant, elle profera d’une voix toute autre qu’elle ne souloit avoir, telles paroles. »
ORACLE.
VA Nymphe, et rend tes vœux, mais retiens ce presage, Bien tost, n’en doubte point, tu sortiras d’erreur, Mais garde que l’Amour se changeant en fureur Beaucoup plus ne t’outrage. Et toy parfaict amant, Lors que tu parviendras où parle un diamant, Tu seras rappellé de la mort à la vie Par celuy des humains, A qui plus tu voudrois l’avoir desja ravie, Laisse donc contre luy desormais tes desdains. » (F453v-454r)
« Le matin donc estant venu, et trouvant toutes choses prestes pour le sacrifice, Cleontine met sur sa teste un chappeau de fleurs, se ceint de verveine, prend un rameau de Guy en la main, fait allumer le feu, et apres que les taureaux blancs eurent esté sacrifiez, elle en jetta du sang dessus, et puis sur la Nymphe, et sur Damon, puis maschant du laurier, et jettant de la Sabine, du Guy et de la verveine dans le feu, elle courut à l’ouverture de Bellenus, où touchant la serrure avec la branche du Guy, les portes s’ouvrirent, faisant un grand esclat, et elle se panchant dans la caverne le plus qu’elle peust, tenant toutefois les pieds dehors, elle receust longuement à bouche ouverte le vent, qui avec certain murmure comme de voix mal articulee, venoit du profond de l’antre, et puis ne le pouvant plus supporter, et comme enceinte presque de ce grand entousiasme, s’en revint courant au lieu du sacrifice qui estoit dans un petit bocage à l’entree du temple, tenant encore en cela de leur ancienne coustume, de ne point sacrifier que soubs le Ciel mesme : où elle trouva encores la Nymphe et le Chevalier, qui à genoux attendoient la response de Bellenus, et lors, prenant l’un des coins de l’autel d’une main, et de l’autre tenant tousjours le rameau du Guy, les cheveux mal en ordre, et comme herissés, et les yeux égarez remuans incessamment dans la teste, et le visage de cent couleurs ; elle se leva sur le haut des pieds, paroissant beaucoup plus grande qu’elle ne souloit estre, et toute tremblante et l’estomach pantelant, elle profera d’une voix toute autre qu’elle ne souloit avoir, telles paroles. »
ORACLE.
VA Nymphe, et rend tes vœux, mais retiens ce presage, Bien tost, n’en doubte point, tu sortiras d’erreur, Mais garde que l’Amour se changeant en fureur Beaucoup plus ne t’outrage. Et toy parfaict amant, Lors que tu parviendras où parle un diamant, Tu seras rappellé de la mort à la vie Par celuy des humains, A qui plus tu voudrois l’avoir desja ravie, Laisse donc contre luy desormais tes desdains. » (F453v-454r)
Annotations :
1. Signé sous la gravure à droite « Guélard sculp. »
Sources textuelles :
Livre 11, folio 453 verso - 454 recto
Informations techniques
Notice #016253
Identifiant historique :
B5572
Traitement de l'image :
Image web
Droits de reproduction / Auteur du cliché :
Paris, Bibliothèque nationale de France