Livre IV. Fraternisation des armées (Pharsale, trad Brébeuf, 1657)
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Analyse
En Espagne, l’armée de César et celle de Pétreius, lieutenant de Pompée, fraternisent.
Les deux armées campent en présence, seulement séparées par un étroit retranchement. Dès qu’elles se virent de près et que de l’un à l’autre camp pères, frères, enfants purent se reconnaître, ils sentirent le crime de la guerre civile. D’abord, la crainte leur imposa silence, et chacun d’eux ne salua les siens que d’un signe de tête ou d’un mouvement de l’épée. Mais bientôt leur amour devenu plus pressant leur fait oublier la discipline ; ils osent franchir le fossé, et courent s’embrasser. L’un prononce le nom de son hôte ; celui-ci, d’un parent. Il n’était pas Romain celui qui ne reconnaissait pas un ennemi. Ils se rappellent leur enfance, leurs liaisons, leur ancienne amitié ; leurs armes sont baignées de pleurs; des sanglots interrompent leurs embrassements, et quoique leurs mains n’aient pas encore trempé dans le sang, ils se reprochent avec effroi celui qu’ils auraient pu répandre.
L’image s’organise selon une succession de plans répartis à la manière des coulisses d’une scène de théâtre et répétant l’événement de la fraternisation.
Informations techniques
Notice #016860