La Religion naturelle démasque la Superstition (Pensées philosophiques, 1746)
Analyse
Frontispice de la première édition des Pensées philosophiques de Diderot, parues sans nom d'auteur, « A La Haye, aux dépens de la Compagnie [en fait : à Paris, imprimé par Charles-Jean-Baptiste Delespine pour Laurent Durand].
La religion naturelle renverse la superstition : elle démasque cette fausse religion, elle brise son sceptre et jette à terre sa couronne, allusions à l’autorité temporelle de l’Église. La Superstition est appuyée à une sphynge, symbole des discours incompréhensibles des fanatiques. De sous sa robe jaillissent des serpents, figures de la discorde civile que déclenchent les actions des fanatiques. On peut s’étonner que la gravure n’oppose que deux figures, alors que le texte joue sur trois : le dévot, l’athée et le déiste. Où est l’athée ? Implicitement, la gravure tend à identifier le déiste et l’athée à la déesse nue. Le dispositif affronte deux femmes : la pensée, objet du texte philosophique, est donc figurée par un dédoublement féminin ; l’affrontement idéologique est identifié à l’affrontement de deux femmes, la nue et la vêtue : on pense au motif iconographique de l’amour sacré et de l’amour profane.
3. Autres exemplaires à la Bnf : RES-R-2083, RES P-R-677.
Informations techniques
Notice #001688