Le vestibule des Enfers (Virgile, Énéide 6, éd. Brant, Strasbourg Grüninger 1502, f270)
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Analyse
« Continuo audit[a]e voces vagitus & ingens » (VI, 426)
[Sans répit se font entendre des voix et le vagissement immense des sanglots…]
l’image développe le spectacle que découvrent Énée et la Sibylle, depuis la bouche des Enfers en haut à gauche : ce sont, de haut en bas, les enfants morts sans sépulture, puis les innocents condammnés injustement à mort, que Minos rejuge et dont il fixe le sort dans l’urne (la corbeille) où son aide glisse les sentences, puis les suicidés, où l’illustrateur place Mithidaten Caton et Socrate (Virgile ne donne aucun nom !). Tout en bas est le Champ des pleurs (lugentes campi, v. 441, voir le phylactère tout en bas), où, de gauche à droite, on voit d’abord Cénée mi homme mi femme et Laodamie prête à se noyer, puis Evadné se jetant dans les flammes, puis Phèdre attrapant la branche de l’arbre où elle a préparé une corde pour se pendre ; derrière elle, Pasiphaé joue avec les cornes de son taureau. Puis Ériphyle se promène avec un beau jeune homme portant un chapeau avec une immense plume, sans doute Polynice qui la soudoya pour qu’elle persuade son mari Amphiaraos de participer à la guerre des Sept contre Thèbes. A droite Didon est représentée assise, souriante, un couteau planté entre les seins. Sous elle, Procris, effondrée sur ses coudes, porte le javelot de Céphale fiché dans son dos.
Énée, qui dans le texte de Virgile dialogue avec Didon, n’est pas représenté près d’elle sur l’image.
2. Folio CCLXX.
Informations techniques
Notice #018463