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Recherche infructueuse

La dernière Cène (version de Santo Stefano) - Tintoret

Date :
1570
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Sujet de l'image :
Lieu de conservation :

Analyse

Cette représentation de la dernière Cène ressemble à la précédente, celle de San Rocco. Comme chez elle, on retrouve l’estrade  théâtrale avec une grande table en diagonale mais, comme  la pièce est plus petite, que les marches sont au nombre de trois et entourent l’estrade, on peut  penser à un autel : la table du banquet est en même temps l'autel de l'eucharistie.

Comme à San Rocco, le premier plan, en bas des marches, est occupé par un pauvre homme à droite, une jeune femme à gauche, un chien au centre, auquel le Tintoret a ici ajouté un enfant appuyé sur le haut des marches, qui semble manger des reliefs du repas. Ces personnages ne tournent plus le dos à la Cène, ils en deviennent les spectateurs. Le chien et l'enfant pourraient faire référence à une parabole de l'évangile de Marc, qu'on trouve aussi chez Matthieu. Une femme gréco-syrienne vient demander à Jésus d'exorciser sa fille possédée par le démon :

Jésus lui dit : « Laisse d’abord les enfants se rassasier ; car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. » Oui, Seigneur, lui répondit-elle, mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants. (Marc, VII, 27-28)

Jésus exauce alors la femme, pour la récompenser de ces propos évangélique. Sur le tableau du Tintoret, un des apôtres à gauche se détourne de la table pour prendre ou pour déposer sur un plateau un verre de vin, juste à côté du chien qui pour l'instant ne prête pas attention à lui. Au centre, l'enfant mange, sans doute du pain. Un apôtre au dessus de lui le regarde : c'est sans doute lui qui lui a glissé un peu du pain de la table. Au chien le vin, à l'enfant le pain, on descend sous la table par le pain, on y remonte par le vin. La communion en tous cas se prépare à ce niveau le plus humble, sous le regard du couple mendiant du bas des marches.

Au dessus, se joue la scène noble. On voit au premier plan un homme de dos, habillé de rose, c’est le Christ. Il a du pain dans la main, et le donne à un apôtre, qui se penche pour le prendre, non dans la bouche, mais de main à main. La bénédiction a eu lieu, mais la communion dans la bouche comme à San Polo, est abandonnée, pour mieux suivre les textes : « Prenez, mangez, ceci est mon corps » (Matthieu   26) et « Prenez, ceci est mon corps » (Marc 14). Les autres apôtres sont tournés vers Jésus et attendent leur tour pour recevoir le pain, sauf Jean qui dort  sur la table.

La relation entre eucharistie et charité est bien réaffirmée. Et elle peut se lire aussi dans le mouvement de Jésus, qui est assis de trois-quarts et semble s'apprêter à se tourner vers les pauvres.

Sources textuelles :

Informations techniques

Notice #019695

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Traitement de l'image :
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