Justine montre le fœtus de son enfant (Tableau des mœurs…, fig3) - Binet

Cette estampe n'est pas en position de frontispice, contrairement aux deux autres de la série : Tableau des mœurs d’un siècle philosophe, ou Histoire de Justine de Saint-Val, Par M. F. C. L. R. D. R, avec figures. À Manheim [sic], chez C. Fontaine, et à Paris, Chez la Veuve Duchesne, Libraire, rue Saint-Jacques, près de la place Cambrai, 1786 [2 parties en un vol. in-12].

Elle est insérée dans la séquence correspondante, « Lettre L et dernière », quelques pages avant la fin du volume. Cette lettre est adressée par « Monsieur le curé de... » à Mlle de Saint-Val, qui est la tante de Justine. Celle-ci, sur le point de mourir, montre au prêtre le fœtus qu'elle a conservé après l'avortement auquel Melsieux l'a contrainte.

« Elle tira de son lit une bouteille remplie d’esprit-de-vin, où je vis une espèce de petite momie ; c’étoit ce fruit du plus tendre amour, à qui elle se reproche d’avoir donné la mort avant qu’il ait reçu la vie » (p. 215).

Et quelques pages plus loin :

« Elle s’est tu, elle a repris cette bouteille, elle y a porté les lèvres ; elle l’a pressée contre son cœur ; mais bientôt elle lui est échappée des mains, elle a poussé un soupir ; hélas ! Mademoiselle, elle n’étoit plus » (p. 219-220).