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Recherche infructueuse

Suzanne et sa Supérieure à Sainte-Marie (Diderot, La Religieuse, Paris, Le Prieur & Barba, 1797)

Notice n°1 sur 3 Notice suivante

Date :
1797
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
SMITH LESOUEF S-5754

Analyse

Après que ses deux sœurs ont été richement mariées, Suzanne apprend par le père Séraphin qu'il ne reste plus rien pour elle et qu'elle devra rester au couvent. De retour du parloir, elle laisse éclater son désespoir auprès de la Mère supérieure :

« La supérieure était prévenue ; elle m’attendait au retour du parloir. J’étais dans un désordre qui ne se peut expliquer. Elle me dit : « Et qu’avez-vous, ma chère enfant ? (Elle savait mieux que moi ce que j’avais.) Comme vous voilà ! Mais on n’a jamais vu un désespoir pareil au vôtre, vous me faites trembler. Est-ce que vous avez perdu monsieur votre père ou madame votre mère ? » Je pensai lui répondre, en me jetant entre ses bras, « Eh ! plût à Dieu !… » je me contentai de m’écrier : « Hélas ! je n’ai ni père ni mère ; je suis une malheureuse qu’on déteste et qu’on veut enterrer ici toute vive. » Elle laissa passer le torrent ; elle attendit le moment de la tranquillité. Je lui expliquai plus clairement ce qu’on venait de m’annoncer. Elle parut avoir pitié de moi ; elle me plaignit ; elle m’encouragea à ne point embrasser un état pour lequel je n’avais aucun goût ; elle me promit de prier, de remontrer, de solliciter. Oh ! monsieur, combien ces supérieures de couvent sont artificieuses ! vous n’en avez point d’idée. » (GF, p. 14)

La scène est interprétée de façon tendancieuse par le graveur, comme une scène d'attouchements homosexuels, à moins que l'illustrateur ne confonde avec un épisode de Saint-Eutrope à Arpajon. Cette seconde hypothèse est corroborée par la gravure de l'édition Bertin de 1797, dont l'illustrateur s'est ici très vraisemblablement inspiré.

 

Annotations :

1. En haut à gauche : « Tom. I. »
La gravure n'est pas signée.
Légende sous la gravure : « Je pensai lui dire en me jettant entre | ses bras. eh ! plut à Dieu. »

2. Gravure frontispice du tome 1.

Sources textuelles :
Diderot, La Religieuse (1760, 1780-3)

Informations techniques

Notice #020007

Image HD

Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)