Suzanne au couvent d'Arpajon (Diderot, La Religieuse t.2, Paris, Bertin, 1797) - Chaillou
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Analyse
Dans cette confortable cellule lambrissée, le lit est à gauche, sur lequel on peut refermer un rideau.
« Quand cette confĂ©rence importune eut durĂ© quelque temps, et que la premiĂšre curiositĂ© eut Ă©tĂ© satisfaite, la foule diminua, la supĂ©rieure Ă©carta le reste, et elle vint elle-mĂȘme mâinstaller dans ma cellule. Elle mâen fit les honneurs Ă sa mode : elle me montrait lâoratoire, et disait : Câest lĂ que ma petite amie priera Dieu ; je veux quâon lui mette un coussin sur ce marchepied, afin que ses petits genoux ne soient pas blessĂ©s⊠Il nây a point dâeau bĂ©nite dans ce bĂ©nitier, cette sĆur DorothĂ©e oublie toujours quelque chose⊠Essayez ce fauteuil, voyez sâil vous sera commodeâŠÂ Et tout en parlant ainsi, elle mâassit, me pencha la tĂȘte sur le dossier, et me baisa le front. Cependant elle alla Ă la fenĂȘtre, pour sâassurer que les chĂąssis se levaient et se baissaient facilemen ; Ă mon lit, et elle en tira et retira les rideaux, pour voir sâils fermaient bien. Elle examina les couvertures⊠elles sont bonnes. Elle prit le traversin, et le faisant bouffer elle disait : Cette chĂšre tĂȘte sera fort bien lĂ -dessus⊠ces draps ne sont pas fins, mais ce sont ceux de la communauté⊠Ces matelas sont bons⊠Cela fait, elle vient Ă moi, mâembrasse, et me quitte. Pendant cette scĂšne je disais en moi-mĂȘme : Ă la folle crĂ©ature ! Et je mâattendais Ă de bons et de mauvais jours. » (GF, p. 125-126)
1. Au-dessus de la gravure à gauche « Tom. 2.e », à droite « Par. 75. ».
Signé sous la gravure à gauche « FBovinet Sculp. », à droite « Challiou Del. »
LĂ©gende sous les signatures : « Elle m'assit, me pencha la tĂȘte sur | le dossier et me baisa le front ».
Informations techniques
Notice #020012