Suzanne au cachot (Page de titre de De Kloosterling, trad. hollandaise de La Religieuse) - R. Vinkeles
Analyse
Suzanne, qui a refusé de dire à sa supérieure, la sœur Sainte-Christine, quel usage elle avait fait du papier demandé pour écrire sa confession, est jetée dans un cachot :
Cependant l’on ouvrit avec de grosses clefs la porte d’un petit lieu souterrain, obscur, où l’on me jeta sur une natte que l’humidité avait à demi pourrie. Là , je trouvai un morceau de pain noir et une cruche d’eau avec quelques vaisseaux nécessaires et grossiers. La natte roulée par un bout formait un oreiller ; il y avait, sur un bloc de pierre, une tête de mort, avec un crucifix de bois. Mon premier mouvement fut de me détruire ; je portai mes mains à ma gorge ; je déchirai mon vêtement avec mes dents ; je poussai des cris affreux ; je hurlais comme une bête féroce ; je me frappai la tête contre les murs ; je me mis toute en sang ; je cherchai à me détruire jusqu’à ce que les forces me manquassent, ce qui ne tarda pas. C’est là que j’ai passé trois jours ; je m’y croyais pour toute ma vie. (GF, p. 62)
1. Signé sous la gravure à droite « Rein.r Vinkeles, inv. del. et sculp. »
Légende au bas de la gravure : « alwaar men mij op een mat, die door de vogt half verrot was, neërsmeet. bl. 178. » (Où on m'a jetée sur une natte à moitié pourrie par les oiseaux. P. 178.)
Informations techniques
Notice #020070