Aller au contenu principal
×
Recherche infructueuse

Fête à Priape - Nicolas Poussin

Date :
Entre 1634 et 1638
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Dimensions (HxL cm) :
166,5x373 cm
Sujet de l'image :
Lieu de conservation :
MASP.00046

Analyse

Le tableau est désigné comme Hyménée déguisé en femme durant un sacrifice à Priape. On distingue au premier plan une femme de dos agenouillée devant la statue de Priape. Elle s'est dépouillée de son manteau bleu, jeté à terre sur la droite. Elle a déposé devant elle une corbeille de fleurs (sans doute de la marjolaine) et invoque le Dieu. Sur la droite, une autre femme s'avance tenant dans ses mains une couronne des mêmes fleurs qu'elle lui destine. Contrairement à toutes les autres, qui dansent autour de Priape ou font de la musique, son pied n'est pas nu, mais revêtu d'une sandale de jeune homme : c'est Hyménée travesti. La marjolaine est la fleur d'Hyménée.

-----------

A la fin de Thérèse philosophe, l’histoire de la Bois-Laurier étant achevée, Thérèse reprend la parole pour raconter comment elle est devenue la maîtresse du comte. Celui-ci lui propose de devenir sa maîtresse, mais s’y prend plus subtilement que B… Il l’invite à sa campagne, où il fait venir sa bibliothèque et sa galerie de tableaux. Si Thérèse peut jouir des deux collections sans recourir au plaisir solitaire pendant quinze jours, elles seront à elle ; dans le cas contraire, Thérèse sera à lui. Thérèse accepte la gageure, et perd :

« Le cinquiéme jour, après une heure de lecture, je tombai dans une espece d’extase. Couchée sur mon lit, les rideaux ouverts de toute part, deux tableaux (les Fêtes de Priape, les amours de Mars & de Vénus,) me servoient de perspective. L’imagination échauffée par les attitudes qui y étoient représentées, je me débarrassai de draps & de couverture ; & sans réfléchir si la porte de ma chambre étoit bien fermée, je me mis en devoir d’imiter toutes les postures que je voyois. Chaque figure m’inspiroit le sentiment que le Peintre y avoit donné. Deux Athlétes, qui étoient à la partie gauche du Tableau des Fêtes de Priape, m’enchantoient, me transportoient, par la conformité du goût de la petite femme au mien. Machinalement, ma main droite se porta où celle de l’homme étoit placée, & j’étois au moment d’y enfoncer le doigt, lorsque la réflexion me retint. J’apperçus l’illusion ; & le souvenir des conditions de notre gageure m’obligea de lâcher prise. » (p. 964-965)

Les Fêtes de Priape, un sujet assez rare surtout en peinture, pourraient désigner le tableau de Poussin.

Annotations :

2. Acquis par le musée en 1958.

3. Poussin s'est sans doute inspiré de la gravure du Maître du Dé, mais il a remplacé Bacchus par Hyménée.

Sources textuelles :
[Boyer d’Argens,] Thérèse philosophe (1748?)

Informations techniques

Notice #020082

Image HD

Traitement de l'image :
Image web