Jacques se jette dans les bras du bourreau (Jacques le Fataliste, Gueffier, 1797)
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Analyse
A gauche, l’homme bien habillé et entouré de ses chiens est le bourreau, vers qui Jacques descendu de son cheval se précipite. A l’arrière-plan, sur la droite, le maître observe cette scène de reconnaissance parodique. L’alignement des arbres suggère le prolongement d’une route. La scène se déroule donc sur une route, à la croisée des chemins. Au premier plan, sur la gauche, les racines d’un arbre établissent une ligne d’ombre qui délimite l’espace restreint de la scène et pose une séparation entre notre œil de lecteur et la scène théâtrale de la représentation. Le cheval de Jacques, au premier plan à droite, et l’ombre qu’il projette sur le sol, contribuent également à établir cette séparation. Jacques est placé au centre de la gravure. Il change d’espace et fait écran entre le regard amusé du maître et le retrait gêné du bourreau. Le regard du maître, depuis le fond de la scène, métaphorise notre regard de spectateurs : nous partageons avec lui le « savoir du maître », qui annule la scène ; il n’est p
1. Au-dessus de la gravure, à gauche « Tom. I. », à droite « Pag. 173. » Sous la gravure : « Vous ne savez pas qui je suis ! » La gravure n’est pas signée. Elle a été insérée en tête du livre, face à la page de titre. Texte de la page 173 : « — Et non ! je vous dois la vie, et je ne saurais trop vous en remercier. — Vous ne savez pas qui je suis ? — N’êtes-vous pas le citoyen officieux qui m’a secouru, qui m’a saigné et qui m’a pansé lorsque mon cheval… — Il est vrai. — N’êtes-vous pas le citoyen honnête qui m’a repris ce cheval pour le même prix qu’il me l’avait vendu ? — Je le suis. Et Jacques de le rembrasser sur une joue et sur l’autre, et son maître de sourire, et les deux hiens debout, le nez en l’air et comme émerveillés d’une scène qu’ils voyaient pour la première fois. Jacques, après avoir ajouté à ses démonstrations de gratitude, force révérences, que son bienfaiteur ne lui rendait pas, et force souhaits qu’on recevait froidement, remonte sur son cheval et dit à son maître : j’ai la plus profonde
Informations techniques
Notice #002047