La Petite chienne (Jacques le Fataliste, Gueffier, 1797)
Notice précédente Notice n°2 sur 3 Notice suivante
Analyse
La scène se déroule dans la chambre du maître de Jacques, dont on distingue le rideau de lit au fond. Rappelons les faits : l’hôtesse se plaint auprès de Jacques et de son Maître des mauvais traitements que deux de ses pensionnaires ont infligés à une certaine Nicole. Il s’avèrera que Nicole n’est pas une jeune fille, mais une petite chienne ! Une dispute s’engage entre l’hôtesse et Jacques. L’hôtesse s’échauffe et laisse tomber Nicole qu’elle tenait dans ses bras. Jacques s’esclaffe, tandis que Nanon, la servante, vient soigner la bête. Tout cet épisode prépare le grand récit de l’hôtesse, la plus longue des histoires enchâssées du roman, l’histoire de Mme de la Pommeraye, dont le protagoniste, le marquis des Arcis, n’est autre que le bourreau de Nicole. A droite, le maître est assis, tenant sa tabatière dans la main droite. Derrière lui, Jacques se moque de cette hôtesse qui préfère les chiennes aux humains. A gauche, l’hôtesse et sa servante s’affairent autour de l’animal, dont elles frottent le museau
1. Au dessus de la gravure, à gauche « Tom. II.», à droite « Pag. 50 ». Sous la gravure, « Il y a un sort pour les bêtes comme pour les gens.» La gravure n’est pas signée. Elle a été insérée en tête du livre, face à la page de titre. Texte de la page 50 :
« — Viens, ma pauvre Nicole ; crie, mon enfant, si cela peut te soulager. Il y a un sort pour les bêtes comme pour les gens ; il envoie le bonheur à des fainéans, hargneux, braillards et gourmands, le malheur à une autre qui sera la meilleure créature du monde. — L’Hôtesse. Mais oui, ne pensez pas rire ; cela est [51] innocent, cela vous est fidèle, cela ne vous fait jamais de mal, au lieu que le reste…»`
3. Le nom de la chienne, Nicole, serait-il une allusion malicieuse à la Nicole de Dom Bougre ?
Informations techniques
Notice #002046