Mort des premiers nés en Égypte (La Sainte Bible, Mame, 1866) - G. Doré

La mort des premiers nés est la dernière des dix plaies, la plus terrible. Dieu l'annonce à Moïse comme une désolation universelle :

Vers le milieu de la nuit je parcourrai l'Égypte, et tous les premiers-nés mourront dans le pays d'Égypte, aussi bien le premier-né de Pharaon qui doit s'asseoir sur son trône, que le premier-né de la servante qui est derrière la meule, ainsi que tous les premiers-nés du bétail. Ce sera alors, dans tout le pays d'Égypte, une grande clameur, telle qu'il n'y en eut jamais et qu'il n'y en aura jamais plus. (Exode, 11, 1-7)

Pourtant, contrairement aux autres plaies d’Égypte, que Doré a représentées frappant toute une population, cette dernière plaie est montrée frappant une famille. La tragédie est plus personnelle et l’émotion plus grande.

Devant la porte de leur maison quatre femmes portant leurs enfants morts regardent l’ange de Dieu quitter la maison, une épée à la main. Il se retourne vers les mères éplorées, comme pour constater que la sentence divine a bien été exécutée. La lumière divine tombe sur les femmes alors que l’ange de la mort est dans l’ombre.

Pour la maison égyptienne, Doré a choisi de montrer une belle et grande porte, qui attire le regard. C'est peut-être une allusion au fait que c’est par leur porte que Dieu a invité les Hébreux à se protéger. En effet, dans les recommandations qu'il donne à Moïse, il précise que le sang des animaux sacrifiés devra servir à marquer les portes des maisons qui seront épargnées :

Le sang sera pour vous un signe sur les maisons où vous vous tenez. En voyant ce signe, je passerai outre et vous échapperez au fléau destructeur lorsque je frapperai le pays d'Égypte. (12, 13)