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Recherche infructueuse

Pharaon conjure Moïse de quitter l'Égypte (La Sainte Bible, Mame, 1866) - G. Doré

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Date :
Entre 1862 et 1865
Nature de l'image :
Gravure sur bois
Gravure sur bois debout
SMITH LESOUEF R-6283
Œuvre signée
Légende

Analyse

Dans la salle hypostyle d'un temple égyptien, Moïse se tient au haut de marches qui doivent conduire au sanctuaire proprement dit. Moïse est debout, de dos, appuyé sur une colonne. Sur les marches inférieures au fond, Pharaon et ses conseillers s'avancent, craintivement courbés, écartant les bras dans un geste de supplication.
Les rapports sont inversés : Pharaon implore Moïse, dont on ne voit que le manteau et qui reste hiératique. Au sol au premier plan, les cadavres sont sans doute ceux des premiers-nés touchés par la mort.

Pharaon se leva pendant la nuit, ainsi que tous ses serviteurs et tous les Égyptiens, et ce fut en Égypte une grande clameur car il n'y avait pas de maison où il n'y eût un mort. Pharaon appela Moïse et Aaron pendant la nuit et leur dit : Levez-vous et sortez du milieu de mon peuple, vous et les Israélites, et allez servir Yahvé comme vous l'avez demandé. Prenez aussi votre petit et votre gros bétail comme vous l'avez demandé, partez et bénissez-moi, moi aussi. (Exode 12, 30-33)

Cette scène est rarement représentée : on lui préfère la représentation des dix plaies, ou celle de la fuite d'Egypte et du passage de la mer Rouge. Doré s'inspire ici encore de l'iconographie égyptienne ramenée de la campagne napoléonienne en Égypte puis des premiers chantiers archéologiques. En haut des colonnes, il s'attache à dessiner des hiéroglyphes : à côté de certains complètement fantaisistes, il place avec insistance l'ankh, ou croix ansée, dans laquelle on peut voir une préfiguration ou une homologie chrétienne. Le coup de maître de Doré est double : il place Moïse à l'endroit où on l'attend le moins, au seuil d'un temple égyptien dont il a pris en quelque sorte possession ; et il le place de dos, manifestant le caractère invisible de la domination monothéiste.
Au moment où Doré dessine, l'Égypte est sous occupation coloniale de la France, avec une forte concurrence britannique. Les marges de manœuvre de Saïd Pacha sont faibles face à la mainmise progressive des Anglais sur les finances du royaume. ll ne peut qu'implorer…

Annotations :

1. Signé en bas de la gravure à gauche « G. Doré », à droite « PANNEMAKER - DOMS. sc »

Sources textuelles :

Informations techniques

Notice #020766

Image HD

Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)