La fille de Jephté courant au-devant de son père (La Sainte Bible, Mame, 1866) - G. Doré
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Analyse
Jephté commandant en chef des Israélites est en guerre contre les Ammonites : comme le combat est difficile il fait le vœu, s'il est victorieux, d'offrir en holocauste la première personne qu'il rencontrera à son retour à la maison (Jg 11, 31-32). Or Jephté obtient la victoire :
Lorsqu’il revint à Miçpé, à sa maison, voici que sa fille sortit à sa rencontre en dansant au son des tambourins. C'était son unique enfant. En dehors d'elle il n'avait ni fils, ni fille. Dès qu'il l'eut aperçue, il déchira ses vêtements et s'écria : Ah ! ma fille, vraiment tu m'accables. Tu es de ceux qui font mon malheur ! Je me suis engagé, moi devant Yahvé, et ne puis revenir en arrière. (Jg 11, 34-35)
Contrairement à la représentation traditionnelle du face à face du père et de sa fille, Gustave Doré représente la jeune fille et ses compagnes seules sur le sommet d’une butte dansant et chantant au son de leurs instruments, tambourins, harpe et trompettes.
Point de ville, point de maison, point de Jephté : Doré s'écarte du récit biblique pour faire correspondre cette première scène de liesse avec la seconde de deuil, dans le même paysage et avec les mêmes personnages. Ici, les jeunes filles exultent ; là, elles iront à la mort. Doit-on déceler déjà, sur le visage de Jephté au centre, les bras tendus et les paupières mi-closes, la tristesse du malheur qu'elle ne peut en principe encore deviner ?
1. Signé en bas de la gravure à gauche « G. Doré », à droite « PANNEMAKER-DOMS. sc. »
Informations techniques
Notice #020943