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Recherche infructueuse

Mort de Samson (La Sainte Bible, Mame, 1866) - G. Doré

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Date :
Entre 1862 et 1865
Nature de l'image :
Gravure sur bois
Gravure sur bois debout
SMITH LESOUEF R-6283
Œuvre signée

Analyse

Trahi par Dalila qui lui a soutiré le secret de sa force, Samson a été capturé par les Philistins qui lui ont crevé les yeux et l'ont emprisonné. Cependant ses cheveux repoussent et sa force lui revient. A l'occasion d'un sacrifice à leur dieu Dagon, les Philistins font venir Samson dans leur temple pour qu'il les amuse. Samson invoque Yahvé et s'arc-boutant contre les deux colonnes du milieu du temple, il fait écrouler l'édifice sur lui et sur les Philistins.

Gustave Doré imagine un temple oriental d'inspiration égyptienne et perse, avec des chapiteaux ornés de taureaux. Les colonnes achéménides à tête de taureau découvertes à Persépolis (Takht-i-Djemchid) étaient connues depuis le Voyage en Perse de Flandin et Coste (1851, tome II, planche 93).

La puissance de cette composition tient d'abord à son organisation circulaire, autour du vide central laissé entre les colonnes par le geste de Samson. Samson au centre ébranle deux colonnes situées en fait dans deux plans différents, celle de droite derrière celle de gauche : la position de ses bras, spectaculaire face à nous, n'est du coup guère logique. Mais elle permet de faire jouer pour l'œil un ébranlement latéral contre une structure qui se déploye en profondeur. Doré se moque de la vraisemblance : comment les deux colonnes que Samson écarte à bouts de bras pouvaient-elles être aussi rapprochées ? Où les Philistins qui tombent en haut à gauche pouvaient-ils être perchés avant de tomber ? Comment expliquer que la colonne du devant, qui se casse en trois morceaux, soit une fois et demie plus grande que la colonne derrière elle ?

Ces inconséquences sont pourtant stratégiques : c'est par elles que Doré produit l'effet dramatique de l'effondrement. Enfin, l'architecture qui s'effondre d'en haut est complétée symétriquement par la chute et la fuite des hommes en bas, à la manière d'une chute des anges rebelles. Ce rappel symbolique l'emporte sur la recherche d'une vraisemblance dans la chute.

Annotations :

1. Signé en bas de la gravure à gauche « G. Doré », à droite « C. LAPLANTE. »

2. Pour l'ébranlement des colonnes du temple, Gustave Doré a pu s'inspirer de la Chute des géants de Giulio Romano au Palais du Té.

Sources textuelles :
Juges

Informations techniques

Notice #020995

Image HD

Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)