Marphise rallie Arles (Roland furieux, Valgrisi, chant 32)
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Analyse
Au premier plan Ă gauche, Marphise (MAR.) tenant le nain Brunel (BRV.) prisonnier devant elle sur sa monture, rallie Arles (ARLI, st. 6). Dans le palais d’Arles, sur la gauche, Marphise (M) est reprĂ©sentĂ©e remettant Brunel (B) Ă Agramant (AGRA, st. 7). Au centre du palais, le roi Marsile (M.) donne Ă un cavalier (C.) ses ordres, copiĂ©s par un jeune scribe assis sous lui Ă un Ă©critoire : ordres « dans tout son royaume pour lever des gens Ă pied et Ă cheval, bons ou mauvais » (st. 4). A droite dans le palais, Roger blessĂ© après le combat oĂą il a tuĂ© Mandricard se repose (voir XXXI, 88).   Â
A gauche du palais, on pend Brunel Ă un arbre, seul avec deux corbeaux (st. 8-9). Â Â Â
Dans la partie supĂ©rieure de la gravure, Ă gauche Bradamante cherche en vain le sommeil Ă Montauban oĂą elle attend Roger qui ne vient pas. Au centre, Bradamante partie au-devant de Roger rencontre un Gascon (GVA[scone]) qui lui raconte que Roger va Ă©pouser Marphise (st. 28-33). Folle de jalousie, elle part en dĂ©coudre Ă Paris, sans savoir que les Sarrasins se sont repliĂ©s en Arles (st. 45-48).   Â
Il faut suivre de gauche Ă droite le cheminement de Bradamante sur la route du Quercy (CADVR. pour Cadurci, les Cadurques, habitants du Quercy), près de Cahors (CHAOR[se], st. 50, Quercy et Cahors sont reprĂ©sentĂ©s comme deux villes et non comme une province et sa capitale), puis le long de la Dordogne (DOR[dona] F[iume], st. 50), jusqu’à ce qu’elle rencontre Ulanie, messagère de la reine d’Islande, accompagnĂ©e des rois de Norvège, de Suède et de Gothie, ainsi que de toute une suite (st. 50-54) : Ulanie porte Ă Charlemagne le bouclier d’or que la reine d’Islande compte offrir au chevalier le plus vaillant de sa cour, pour l’épouser.   Â
Au-dessus, toujours Ă droite, entre Montferrand (MĂ•) et Clermont (CLAR[monte], st. 50), Bradamante demande Ă un berger (P[astor], st. 64) oĂą se loger. Il lui indique le château de la Roche-Tristan. Devant ce château, sous la pluie battante et au clair de lune, dans le coin supĂ©rieur droit de la gravure, Bradamante Ă la porte parlemente avec le gardien (st. 69-70) puis dĂ©fait les trois rois qu’elle avait rencontrĂ©s plus tĂ´t et qui occupent maintenant le château (st. 75-77).   Â
Dans le château de la Roche-Tristan, Bradamante dĂ©noue ses cheveux Ă droite (st. 80-81), puis banquette au centre (st. 95-97), enfin conteste l’expulsion d’Ulanie Ă gauche (st. 101-107).      Â
La composition de cette gravure narrative est tripartite : la moitiĂ© infĂ©rieure constitue un premier territoire, qui s’organise autour de la forteresse et du château d’Arles. L’épisode essentiellement illustrĂ© est celui, distribuĂ© en trois temps, du châtiment de Brunel. C’est la trahison punie, le thème de la trahison Ă©tant rĂ©current Ă cet endroit de la gravure.   Â
Le second territoire est balancĂ© entre la forteresse de Montauban Ă gauche et la rencontre de Bradamante avec Ulanie et ses trois chevaliers Ă droite. Entre les deux, la rencontre entre Bradamante et le Gascon sert de point d’articulation. La partie gauche, oĂą Bradamante se morfond, dĂ©crit la mĂ©lancolie du hĂ©ros Ă©pique, dĂ©possĂ©dĂ© de sa chevalerie; la partie droite, oĂą Bradamante se dirige vers le château de Tristan, marque le ressaisissement du hĂ©ros, qui repart au combat.   Â
Le troisième territoire, tout en haut de la gravure, est consacré au château de la Roche-Tristan et à ses environs. Il marque la refondation symbolique : Bradamante triomphe de ses adversaires et rétablit, au moins pour Ulanie, les règles de l’hospitalité courtoise que le règlement du château avait perverties.
Informations techniques
Notice #002201