Les orphelins demandent l'hospitalité (Les Petits orphelins du hameau, Le Prieur, 1802)

La scène se situe au tout début du roman, dans le village d'Olival, lors de la fête de la rosière. Celle-ci doit permettre de couronner la fille la plus sage du hameau et de lui offrir la possibilité de choisir son époux. Mais deux enfants, les orphelins qui donnent son titre à l'œuvre, paraissent et demandent de l'aide. Il commence à faire nuit et « les habitants illumin[ent] la façade de leurs maisons » (Ducray-Duminil, Les Petits orphelins du hameau t. I, Paris, Leprieur, 1802, p. 44) : une atmosphère lugubre s'installe, qui annonce les mystères à venir. Il s'agit en réalité des enfants cachés du comte de Castelli poursuivis par des membres de leur famille pour des questions d'héritage et de vengeance.

Sur l'image, les deux orphelins Achille et Bénédit s'agenouillent devant Gervais pour demander l'hospitalité. Ils viennent de se frayer un chemin dans l'assemblée et sont au désespoir : leur mère persécutée vient de mourir et ils n'ont encore aucune idée de qui ils sont. Les paysans les regardent avec curiosité et Gervais ouvre grand les bras en signe d'accueil. La fête est suspendue : « ce tableau, éclairé par mille lumières, fait un contraste singulier avec celui de la joie et de la fête qui est soudain interrompue » (p. 47).