Le pèlerin blanc chasse Roland (Les Petits orphelins du hameau, Le Prieur, 1802)

La scène se situe au début du troisième tome. La famille des Castelli a périclité et ses membres se sont dispersés. Julie, la petite-fille du comte de Castelli, en est la principale responsable : elle avait allumé un incendie avec sa mère et son père, le chevalier de Castelli, pour attenter aux jours de cette nouvelle branche de la famille. Les conséquences ont été désastreuses : sa mère est décédée et le chevalier, rongé par le remords, a fui le monde pour vivre en ascète. Bien des années plus tard, Julie retrouve la trace des enfants et les emprisonne. Ils parviennent à s'évader mais son acolyte, le cruel Roland, retrouve leur trace. Il s'apprête à mettre la main sur eux avec ses sbires quand s'interpose un personnage mystérieux, nommé le « pèlerin blanc » (Ducray-Duminil, Les Petits orphelins du hameau t. III, Paris, Leprieur, 1802, p. 29). Il s'agit en réalité du chevalier de Castelli en personne, qui sillonne les environs pour soulager sa conscience. En le voyant, Roland reconnaît le père de son alliée : décontenancé, il rebrousse chemin.

C'est ce qui est représenté sur l'image. Le chevalier, habillé d'une tenue d'ermite qui lui confère une aura mystique, pointe d'un doigt accusateur Roland en lui intimant de fuir. Roland, sur la droite, accompagné d'hommes armés, ne sait comment réagir. Les orphelins sont quant à eux effrayés et regardent avec crainte Roland. Ils sont aussi protégés par Gervais et son frère Simon, deux villageois du hameau. Cette scène a lieu sur le chemin qui « condui[t] droit aux ruines du château des Castellis » (p. 25). C'est sans doute ces ruines que l'on observe sur le mont derrière les personnages. Elles sont les restes du château incendié par Julie, et la marque encore visible des crimes que le chevalier essaie de racheter.