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Recherche infructueuse

Thérésia autopsiée (Ladouski et Floriska, Dentu, An X - 1801)

Analyse

Le mystérieux ennemi de Ladouski et de Floriska a fait déplacer le corps d'une femme qui vient de mourir, du cimetière du « Monastère des filles du repentir » (Jean-Louis Lacroix de Niré, Ladouski et Floriska t. II, Paris, Dentu, p. 58) jusqu'aux souterrains de leur château, dans le but de les accuser de meurtre. Il s'agit de Thérésia, une novice qui avait décidé de mettre fin à ses jours en ingurgitant de la rouille. Des officiers de police débarquent donc au château, où ils découvrent le corps. Les époux sont arrêtés, et le corps est soumis à une autopsie pour vérifier l'accusation. Il est conduit dans une salle dédiée, décorée à droite sur le mur d'un squelette, et placé « sur une table immense qui avait été dressée au milieu » (p. 31). Chose étrange, l'autopsie a lieu en public : l'espace de l'image est coupé en deux par le corps de Thérésia, qui marque la bordure de la scène, vue depuis son fond. En haut, la foule est assise au centre, debout sur les côtés ; au fond de l'image, une entrée monumentale, encadrée de deux colonnes doriques, n'est qu'esquissée ; en bas se tient l'autopsie, dont les protagonistes tournent le dos aux spectateurs.

Au premier plan à gauche, l'anatomiste lève de sa main droite le voile qui recouvrait le corps, mais il reste sans voix devant sa beauté et fait tomber son scalpel de sa main gauche, déjà théâtralement levée pour inciser. Le corps de Thérésia provoque l'éblouissement général (p. 33). La gravure semble condenser plusieurs éléments textuels. A droite, l'officier inflexible qui a ramené le corps est assis. Alors que tout le monde dans la salle demande d'épargner ce corps parfait, comme le montrent les bras levés de l'homme à droite, la main portée à son front par son voisin, l'officier assis du premier plan presse le travail de l'anatomiste d'un geste de la main. Lui ne s'intéresse pas au corps de Thérésia, auquel il tourne le dos.

Au premier rang de l'assemblée, au centre, un homme en costume et chapeau polonais se lève. Il s'agit de Zoniesko, ami et protecteur de Ladouski et de Floriska. Il lève la main et demande que l'on s'assure de la mort du corps exposé. Son intuition est la bonne : Thérésia n'est pas morte, et l'anatomiste produit une véritable « résurrection » (p. 40). Le poison qu'elle avait ingurgité n'était en fait pas assez fort pour la tuer. Le geste de Zoniesko prépare son mariage avec Thérésia à la fin du roman.

Annotations :

1. Légende : « Le Scalpel lui tomba des mains........ »
La gravure n'est pas signée.

Sources textuelles :
Lacroix de Niré, Jean-Louis (1766-1813)

Informations techniques

Notice #023104

Image HD

Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)