Didon séduite par Énée (Virgile de Naples, f76v)

Le corps de Didon et le coussin sur lequel elle est assise forment le A de cette lettre historiée qui rassemble les premiers vers du livre IV :

At regina graui iamdudum saucia cura
uolnus alit uenis, et caeco carpitur igni.
Multa uiri uirtus animo, multusque recursat
gentis honos…

[La reine, elle, n'était que depuis trop longtemps en proie à un profond tourment. Elle nourrit cette plaie du sang de ses veines et se consume d'un feu caché. Cent fois la vaillance de ce guerrier, cent fois sa noble ascendance lui reviennent à l'esprit… ]

Il s'agit ici de représenter Didon en proie à une passion dévorante, hantée par la figure d'Énée. Didon n'est plus habillée en reine trônant majestueusement, mais dans l'intimité de sa chambre, vêtue d'une simple tunique d'intérieur en lin, brodée au col, aux manches et au bas. A droite, seul le visage d'Énée est représenté : il n'est pas physiquement présent, son corps n'est pas là.