Histoire de Ghanem (Mille et une nuits, ms de Manchester, p385)
Notice précédente Notice n°6 sur 7 Notice suivante
Analyse
A la mort de son père, riche marchand, Ghânim quitte Damas pour aller vendre le stock à Bagdad. Un jour, il trouve le marché fermé : un marchand est mort, tous les confrères sont à son enterrement. Ghânim, qui l'a vaguement connu, décide de s'y rendre, à l'extérieur de la ville. Mais la cérémonie s'éternise, Ghânim craint de ne pas pouvoir rentrer en ville avant la fermeture des portes. De fait, il arrive trop tard, et entre dans un cimetière pour y passer la nuit. Il s'installe dans l'enceinte d'un monument funéraire, mais impossible de fermer l'œil.
Trois esclaves noirs entrent dans le cimetière, chargés d'un lourd coffre, Kâfur, Sawâb et Bakhît. Effrayé, Ghânim a grimpé dans un palmier pour se cacher. Les trois hommes font passer le coffre de l'autre côté du mur et, après avoir chacun raconté comment il était devenu eunuque, ils entreprennent de l'enterrer le coffre et s'en vont. Ghânim déterre alors le coffre, l'ouvre et y trouve un dame d'une beauté extraordinaire, dont il tombe amoureux…
La miniature représente à gauche Ghânim perché sur le palmier, épiant la scène de derrière le mur du monument funéraire où il s'était installé pour dormir. Au centre se trouve le coffre où est enfermée la jeune femme, à droite sont les trois esclaves, que l'enlumineur a représentés noirs. Le buisson fleuri au dessus du coffre ne renvoie à aucun élément textuel, mais justifie que les esclaves ne puissent pas remarquer Ghânim dans le palmier.
La version Bulaq du conte est beaucoup plus longue et détaillée que celle de Galand, qui supprime les récits des trois eunuques, ne leur donne pas de noms, n'indique pas qu'ils sont noirs.
1. Jean Joseph Varsy, propriétaire du manuscrit au XIXe siècle, a ajouté en haut de la page le commentaire suivant : « Suite de l'histoire de Ghanem ». Il faut sans doute comprendre que dans le manuscrit de Manchester l'histoire de Ghanem (ou Ghânim) est enchâssée dans celle de ‘Umar an-Nu‘mân. Il y a apparemment un décalage entre le texte et l'image, qui illustre elle le début de l'histoire de Ghanem.
Informations techniques
Notice #023284