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Recherche infructueuse

Un concert dans la rue tourne au pugilat (Le Diable boiteux, éd. 1726) - Dubercelle

Date :
1726
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
RES P-Y2-2520 (1)

Analyse

Alors qu'Asmodée énumère devant Zambullo l'identité des pensionnaires de la maison de fous, il est interrompu par du bruit dans la rue.

Asmodée allait poursuivre; mais comme il entendit tout à coup accorder des instruments de musique, il s'arrêta, et dit à don Cléofas : « Il y a au bout de cette rue des musiciens qui vont donner une sérénade à la fille d'un alcalde de corte : si vous voulez voir cette fête de près, vous n'avez qu'à parler. — J'aime fort ces sortes de concerts, répondit Zambullo ; approchons-nous de ces symphonistes : peut-être y a-t-il des voix parmi eux. » Il n'eut pas achevé ces mots, qu'il se trouva sur une maison voisine de l'alcalde. Les joueurs d'instruments jouèrent d'abord quelques airs italiens, après quoi deux chanteurs chantèrent alternativement les couplets suivants…

Mais l'agréable sérénade est elle-même bientôt interrompue :

Suivez de l'œil ces quatre hommes qui paraissent subitement dans la rue: les voici qui viennent fondre sur les symphonistes. Ceux-ci se font des boucliers de leurs instruments, lesquels, ne pouvant résister à la force des coups, volent en éclats. Voyez arriver à leur secours deux cavaliers, dont l'un est le patron de la sérénade. Avec quelle furie ils chargent les agresseurs ! Mais ces derniers, qui les égalent en adresse et en valeur, les reçoivent de bonne grâce. Quel feu sort de leurs épées ! Remarquez qu'un défenseur de la symphonie tombe; c'est celui qui a donné le concert : il est mortellement blessé. Son compagnon, qui s'en aperçoit, prend la fuite: les agresseurs de leur côté se sauvent, et tous les musiciens disparaissent : il ne reste sur la place que l'infortuné cavalier dont la mort est le prix de la sérénade. Considérez en même temps la fille de l'alcalde : elle est à sa jalousie, d'où elle a observé tout ce qui vient de se passer; cette dame est si fière et si vaine de sa beauté, quoiqu'assez commune, qu'au lieu d'en déplorer les effets funestes, la cruelle s'en applaudit et s'en croit plus aimable.

Les quatre agresseurs sont représentés au 1er plan. La fille de l'alcade n'est pas visible mais on peut l'imaginer derrière la jalousie qui est saillante sur la façade à droite.

Annotations :

1. Au-dessus de la gravure à droite « Tom. I. Pag. 311. »
Signé sous la gravure à gauche « Dubercelle Sculp. »

Sources textuelles :
Lesage, Le Diable boiteux (1707)

Informations techniques

Notice #024053

Image HD

Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)