L'emprunt de l'été 1855 (L'Illustration : journal universel, 4 août 1855) - Worms

« Le 2 juillet 1855 au cours d’une session extraordinaire du Parlement le Gouvernement proposa la souscription d’un emprunt de 750 millions auxquels s’ajoutaient 30 millions pour couvrir les frais éventuels. La loi du 11 juillet 1855, votée à l’unanimité, en fixa les conditions, laissant le choix entre une souscription à une rente 4 ½ % à 92,25, ou 3 % à 65,5 (ou plutôt en réalité, compte tenu des bonifications, 89,46 pour le 4 ½ %, 63,27 pour le 3 %). MAGNE pensa dans un premier temps n’admettre que les porteurs de rente pour leur permettre de compenser la dépréciation de la rente que la guerre produisait, mais l’Empereur refusa. Les petites souscriptions étaient en outre irréductibles, c’est-à-dire les seules exemptes de la réduction proportionnelle au nombre final de souscripteurs. Le succès fut immense : 316 864 souscripteurs offrirent un capital de 3 652 591 985 F, qu’on ramena à 779 459 425 F pour un total de 36 089 500 titres de rentes (4 389 760 de rentes 4 ½ % et 31 699 740 de 3 ½ %). Malgré ces sommes importantes, le cours de la rente avait monté de 65,90 à 66,90 F. Les journaux bonapartistes parlèrent de « suffrage universel des capitaux » venant une nouvelle fois soutenir le régime. » (Guy Antonetti et al., Les Ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire, Dictionnaire biographique 1848-1870, t. 3, Institut de la gestion publique et du développement économique, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 2007, art. Pierre Magne)