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Recherche infructueuse

Angélique nue échappe à Roger (Roland furieux Franceschi 1584 ch11) - G. Porro

Analyse

La gravure se présente comme une réplique inversée de celle de l’édition Valgrisi. Au premier plan, à gauche la fontaine, au centre Roger dont on ne voit plus qu’il cherche à se dévêtir, à droite Angélique nue cherche à s’enfuir en plaçant l’anneau d’invisibilité dans sa bouche (str. 6). Elle est cependant représentée de dos, par décence. L’érotisme burlesque du texte ariostien, ainsi que de la gravure de l’édition Valgrisi, ont été en quelque sorte censurés.    
Au second plan à droite Angélique se réfugie dans la caverne souterraine qu’habite le berger : cette caverne devient, avec Girolamo Porro, une véritable maison. A l’extrême droite, Angélique assise mange (str. 9) tandis que sur la gauche elle enfile un vêtement (str. 11). Plus à gauche encore, elle enfourche une jument pour s’enfuir (str. 12).    
Au troisième plan à gauche, Roger voit un géant assommer un guerrier qu’il reconnaît pour Bradamante, dont le cheval est étendu mort (str. 17-18). Au dessus, sur deux plans successifs, le géant s’enfuit emportant Bradamante sur son dos (str. 19-21). Au même niveau à droite, au-dessus du toit de la maison du berger, Roger se lamente en voyant s’envoler son hippogriffe (str. 13-14).    
Dans le carré supérieur droit est représenté l’épisode de Roland chez les Ébudiens : en bas à gauche, Roland en barque se diriger vers l’orque (str. 30). Au-dessus, après l’avoir ferrée avec une ancre, il la tire sur le rivage (str. 41-43). Au-dessus, il délivre Olympie attachée au rocher (str. 54). Sur la droite, il massacre les Ébudiens révoltés contre lui (str. 48-52) : cette révolte est représentée à la pointe supérieure gauche de l’île, où les Ébudiens brandissent leurs lances devant le cadavre de l’orque (str. 46-47). Entre Olympe au rocher et le massacre des Ébudiens par Roland, mais plus haut, Roland et Obert s’embrassent face à Olympe nue (str. 62). Au coin supérieur droit, les Irlandais débarquent et incendient les habitations des Ébudiens (str. 52-53).     Au coin supérieur gauche de la gravure, Roland repart pour de nouvelles aventures (str. 80-83).        
Visiblement, Girolamo Porro a eu bien du mal à assurer la cohésion de l’ensemble de son image. Ne comprenant plus la disposition symbolique de l’espace qui prévaut encore dans son modèle de l’édition Valgrisi, il donne à ses personnages du premier plan un air gauche et emprunté. La partie centrale de la gravure, qui constituait un triangle fondamental dans l’édition Valgrisi s’amincit et perd de sa visibilité, la nuance plus subtile des ombres et des lumières ne faisant plus apparaître d’opposition nette entre un bas sombre (l’obscurité de la caverne), un milieu clair et un haut sombre (dominé par la mer). Roger courant après son hippogriffe n’occupe plus le centre de la gravure. À la place, G. Porro a introduit un grand arbre qui distribue les épisodes autour de lui : c’est la végétation qui ordonne l’espace, en dehors de toute signification symbolique.

Objets :
Bateau(x)
Sources textuelles :
Roland furieux, chant 11 (Combats contre l’orque)

Informations techniques

Notice #003020

Image HD

Identifiant historique :
A2339
Traitement de l'image :
Scanner
Localisation de la reproduction :
Montpellier, Inst. de rech. sur la Renaissance l’âge classique & les Lumières