Agramant attaque Paris (Roland furieux, Franceschi 1584, ch15) - G. Porro
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Analyse
En bas est reprĂ©sentĂ©e la sortie de Charlemagne (CARLO) hors des portes de Paris (PARIGI), face Ă Agramant (AGRA.) qui tentait d’y pĂ©nĂ©trer. La mise en scène de la mĂŞlĂ©e, les morts tombant sur la ligne de choc entre les deux armĂ©es, constitue un tour de force. La mĂŞlĂ©e a lieu sur un pont de bois qui enjambe le fossĂ©. En bas Ă droite, un cheval y tombe au moment oĂą celui d’Agramant l’enjambe en se cabrant. Le pont tient lieu d’estrade et constitue un espace scĂ©nique.   Â
En haut Ă gauche, les volutes de fumĂ©e rappellent que les Parisiens ont mis le feu aux fossĂ©s, brĂ»lant ainsi toute l’armĂ©e de Rodomont.   Â
A mi-hauteur, sur la droite Astolfe tenant dans sa main droite le cor qu’elle vient de lui offrir fait ses adieux Ă Logistille et s’apprĂŞte Ă monter dans le bateau qui doit le ramener après un vĂ©ritable tour du monde sur le champ des opĂ©rations militaires de Charles.   Â
Le voyage n’est pas reprĂ©sentĂ© : au-dessus, on passe directement Ă la sĂ©quence narrative suivante. Astolfe qui voyage dĂ©sormais Ă cheval (sur Rabican) rencontre sur le Nil un ermite qui lui parle de Caligorant.   Â
Au-dessus, Astolfe effraye Caligorant qui tombe dans son propre filet. Sur la droite on distingue sa demeure, Ă laquelle des peaux humaines sont suspendues. Â Â Â
Au-dessus, Astolfe menant devant lui Caligorant enchaĂ®nĂ© arrive près des sĂ©pulcres de Memphis oĂą il est accueilli par la population comme un libĂ©rateur (st. 61). « vede all’incontro il Cairo populoso », il voit en face le Caire populeux (CAYRO, st. 61), reprĂ©sentĂ© ici en haut Ă droite.   Â
Tout en haut, au bord du Nil (Nilo F.), Griffon et Aquilant Ă droite (Gri, Aqui) affrontent Orille Ă gauche (Ori.), devant les deux fĂ©es, dont le château apparaĂ®t au-dessus.   Â
Au mĂŞme niveau que le château, Orille sans tĂŞte poursuit Astolfe qui scalpe la tĂŞte qu’il a coupĂ©e.      Â
La composition de la gravure est répartie en deux territoires : celui du bas fonctionne comme une peinture d’histoire classique. C’est une scène de bataille. Celui du haut obéit à une logique narrative : les personnages sont alternativement orientés de la gauche vers la droite, puis de la droite vers la gauche, ce qui oblige le regard à sinuer d’épisode en épisode jusqu’en haut de la gravure.
3. Pour ce chant, la gravure de Girolamo Porro est très éloignée de celle de l’édition Valgrisi.
Informations techniques
Notice #003024