Pamela saute par la fenĂŞtre pour fuir lady Davers (Pamela 1742, vol.2) - Hayman
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Analyse
« J’étois navrée jusqu’au fond de l’âme par ce torrent d’extravagances dictées par la rage, et de me voir ainsi privée du plaisir d’aller où étoit l’objet unique de tous mes désirs, et de surcroît je tremblois d’encourir la disgrace de mon cher maître. Je vis en m’asseyant, qu’il n’étoit pas fort difficile de sauter par la fenêtre dans la cour, avec laquelle la salle étoit de niveau, et que j’en avois un bon moyen, n’ayant pas rabaissé le châssis lorsque j’avois parlé à madame Jewkes. Je n’eus pas plus tôt aperçu que milady avoit gagné l’autre bout de la salle dans ses allées et venues, que je montai sur le siége de la fenêtre, et la franchis comme un éclair. Je m’enfuis à toutes jambes, tandis que milady me rappeloit à une fenêtre et sa suivante à l’autre. Deux de ses gens accoururent à ses cris, et comme elle leur ordonnoit de m’arrêter : Touchez-moi, si vous l’osez, faquins, leur dis-je. Les ordres de leur maîtresse l’auroient emporté sur mes menaces ; mais M. Colbrand, à qui il paroît que madame Jewkes, voyant comme on me traitoit, avoit eu la bonté d’ordonner de se trouver à portée, accourut, et prenant son air terrible et massacrant, qui me parut lui convenir pour la première fis, jura qu’il échineroit (ce fut son expression) le premier qui attenteroit de toucher às amaîtresse. Il vint tout de suite courir à mes côtés ; et j’entendis milady dire en propres termes : La créature vole comme un oiseau. » (P. 522.)
1. En haut à droite « Vol. II. p. 267. ». En bas à gauche « F. Hayman inv. », à droite « H. Gravelot scul. »
Informations techniques
Notice #004484