Le départ de Jeanne d’Arc (H. Martin, Histoire de France, 1886) - Bayard

Poussée par une voix miraculeuse, puis par le pillage de Domremi par les Bourguignons, Jeanne quitte son village et se rend auprès du gouverneur de Vaucouleurs, lui demandant la permission de rejoindre le roi. Celui-ci la prend pour folle, mais envoie un message au roi, qui donne son assentiment.

« Elle fit écrire à ses parents pour les prier de lui pardonner de partir sans leur permission. Elle coupa ses longs cheveux, et changea sa cotte rouge de paysanne pour des habits d’homme et une cotte de mailles. Baudricourt lui donna une épée ; un frère de sa mère, qui approuvait son dessein, et un autre paysan, se cotisèrent pour lui acheter un cheval. Elle se mit en route, le 13 février 1429, le lendemain de la malheureuse journée des Harengs. Elle avait avec elle six cavaliers, dont deux jeunes gens de Vaucouleurs, un bourgeois et un gentilhomme, qui lui avaient juré de la mener au but de son viyage sous la conduite de Dieu. Quand elle sortit de Vaucouleurs, par une porte qui existe encore, les gens de la ville